Etats Limites, au 104

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Évènement passé

En marge du Festival Temps d’Images, les installations Etats Limites posent sur l’époque un regard critique. Sonder les failles et les contradictions du monde contemporain. Issus d’horizons divers, les artistes plasticiens présentés dans le cadre de l’exposition États Limites témoignent des tensions à l’œuvre un peu partout dans une planète désormais à l’heure de la mondialisation.

Zhenchen Liu – Kaleïdoscope / Under Construction / Mirage / Petting Zoo

Under Construction évoque la violence de décisions arbitraires qui, sous prétexte de régénérer la vieille ville de Shanghai, déplace des centaines de familles en détruisant leurs logements. Ce thème de l’expulsion est aussi au coeur de Kaleïdoscope, une mosaïque harmonieuse pourtant composée de motifs des papiers peints trouvés dans les maisons détruites. Avec Mirage, l’urbanisme est encore questionné, mais cette fois sur un mode ironique vertigineux jouant avec le reflet dans l’eau des deux immeubles les plus élevés de Chine, comme si la hauteur devenait soudain la profondeur. Enfin Petting Zoo, montre une centaine d’animaux jouets électroniques courant dans tous les sens. Fabriqués en Chine, ils n’ont pas encore été recouverts de peluche. Ce ne sont que des carcasses mécaniques de plastique noir, sans douceur ni beauté.

Hayoun Kwon – 38 Line / Kijong-dong

Le travail de cette artiste coréenne, en résidence cette année au CENTQUATRE, mêle vidéo et performance. Dans une des zones les plus militarisée du monde, à la frontière de la Corée du Nord et de la Corée du Sud, elle fait apparaître les fantômes de deux soldats se tenant de chaque côté de l’espace qui sépare artificiellement les deux nations. En soulignant cette opposition, Hayoun Kwon interroge la mémoire, les frontières et l’interprétation de l’histoire selon le côté où l’on se trouve.

Minnette Vári – Oracle

Dans Oracle, Minnette Vári, performeuse et vidéaste Sud-africaine s’inspire du tableau de Goya, Saturne dévorant ses enfants pour se représenter elle-même en Golem ingurgitant dans sa bouche tous les conflits qui déchirent l’Afrique contemporaine espérant par ce geste cannibale – en référence au Manifeste cannibale d’Oswaldo de Andrade – déjouer un destin irrémédiable.

Mohamed Bourouissa et JC – Temps-Mort

Avec Temps-Mort, cet artiste né à Blida en Algérie mêle images fixes et vidéo pour interroger l’opposition entre vie carcérale et monde du dehors via un échange de SMS entre lui-même et des détenus dans un établissement pénitentiaire.

Jérémy Gobé – L’Adresse

À la fois installation et vidéo, L’Adresse, nouvelle création de cet artiste associé au CENTQUATRE, recompose à partir de chutes de tissus la production d’une usine désaffectée. Un travail d’une grande délicatesse sur la matière qui pose aussi la question de la trace ainsi que du geste humain.

Vincent Delerm – Ce(s) jour(s)-là

Avec Ce(s) jour(s)-là, Vincent Delerm interroge notre geste démocratique le plus symbolique : le droit de vote ou plutôt le moment du vote ! Œil furtif, il filme et photographie le moment précédant l’intimité du vote, révélant la banalité apparente d’un geste pourtant décisif et fondateur pour nos démocraties.


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