Yo Gee Ti (Compagnie Käfig)

/ Arts Vivants

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Pour cette nouvelle création de la compagnie Käfig, Mourad Merzouki a collaboré avec le jeune styliste taïwanais Johan Ku. Ensemble, ils ont su transformer avec brio les danseurs en des aiguilles tricotant des fils invisibles. Comme pour Agwa, crée en 2008 avec la participation de onze jeunes danseurs brésiliens, le chorégraphe a une nouvelle fois créé un langage artistique interculturel en rassemblant des danseurs français et taïwanais. Alliance magique et atypique entre danse et mode, Yo Gee Ti, objet organique en chinois, a déjà attiré plus de trois mille spectateurs à Taipei. Au MAC Créteil du 9 au 13 octobre 2012…

« C’est lors d’un premier voyage à Taïwan où la Compagnie présentait le spectacle Récital, qu’un projet de collaboration est né avec le National Chiang Kai-Shek Cultural Center. J’ai été séduit par l’énergie de ces danseurs qui ont partagé le plateau avec nous ce jour là. J’ai donc voulu aller à la rencontre d’une nouvelle culture à la fois empreinte de traditions ancestrales et ancrée dans une modernité extrême.

La rencontre avec l’« Autre » est toujours chez moi source d’inspiration : qu’elle soit avec des danseurs chinois pour un projet de transmission d’une pièce, avec des interprètes sudafricains ou brésiliens pour une création. Le rapport à l’«étranger» est nécessairement et intrinsèquement différent – la barrière de la langue nous force à réfléchir autrement, le langage du corps prime alors sur toute autre forme de communication. La pudeur et la réserve que l’on ressent face à cet autre sont finalement transcendées par un langage nouveau fait de la gestuelle de corps façonnés et pétris de cultures qui viennent s’enrichir
et s’entremêler.

Cette barrière de la langue m’amène à changer mon rapport aux danseurs, à la musique, à l’espace. C’est ce bousculement, ce retranchement que je cherche à provoquer en moi et qui anime mon processus de création : je suis curieux de pouvoir trouver le pivot entre ma danse, celle qui me caractérise, et la danse à Taïwan nécessairement différente de la mienne de par les corps, les influences, les formations.

La distribution de cette création sera partagée entre interprètes taïwanais et français. Je m’appuierai sur certains proches collaborateurs mais travaillerai pour la première fois avec un jeune styliste que j’ai rencontré à Taïwan. Il se démarque par des créations de costumes sculptés dans de la laine – ce que j’ai pu voir de son travail m’a fasciné. Cette contrainte du costume pour le geste du danseur me pousse à aller chercher le rythme à un autre niveau. Je souhaite par là engager un rapport nouveau au mouvement et inscrire la danse dans un autre espace. » Mourad Merzouki

Voici un petit avant-goût:


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