Wayang Kulit (Théâtre du Soleil)

/ Arts Vivants

Évènement passé

Vous n’avez jamais vu de théâtre d’ombres ? Le wayang kulit , c’est l’une des plus anciennes formes spectaculaires de Java, et les représentations sont rares à Paris. Du 20 au 23 mars à la Cartoucherie au théâtre du Soleil, dans le cadre du Festival de l’Imaginaire.

mercredi 20 mars à 15h (familles dès 5 ans) – durée 2h
jeudi 21 mars à 20h – durée 2h
vendredi 22 mars à 20h – durée 2h
samedi 23 mars à 21h – nuit entière jusqu’à l’aube !

Programme de deux heures
L’Histoire de Dewa Ruci, d’une durée de 2 heures, raconte le voyage spirituel de Bima, un des frères Pandawa, en quête de sa voie, ou de sa véritable vie. Voyage spirituel certes, mais où ogres, dragons, forêts et vagues de l’océan fascinent le spectateur et permettent au dalang de montrer toute sa virtuosité.

Programme de la nuit (entière) du 23 mars
L’Histoire de Brubuh Astina ou la chute du royaume des Kaurawa où les batailles, les sorts, magies et complots sauront capter l’attention des spectateurs et la garder en éveil. Il sera présenté au cours d’une nuit entière le samedi 23 mars.

Le wayang kulit se serait transmis sans interruption depuis au moins un millier d’années. À Java, les représentations durent une nuit entière et ne s’achèvent qu’au petit matin. On n’insistera jamais assez sur l’importance du théâtre d’ombres (wayang kulit, théâtre de cuir) dans la culture traditionnelle javanaise. Ces figurines confectionnées en cuir finement ciselé et peint, et maintenues par une tige de corne, de bois ou de bambou, ont permis à des générations de Javanais de représenter le monde et de transmettre les enseignements fondamentaux.

Le wayang kulit combine les arts de la musique instrumentale, du chant, de la poésie, de la dramaturgie, du jeu d’acteur, de la comédie, de la déclamation, de la manipulation des figurines, de leur fabrication, du costume (notamment des motifs de batik) et de la peinture. Spectacle de divertissement, le wayang kulit est aussi un rituel propitiatoire et purificateur célébré lors d’une fête religieuse, d’un mariage, d’une circoncision, de l’inauguration d’un édifice. Le dalang ou manipulateur est un personnage hautement respecté non seulement pour son talent mais aussi pour ses liens avec le monde des esprits et des divinités.

Les histoires sont pour la plupart des épisodes des deux grands récits épiques de la littérature hindoue, le Râmâyana et le Mahâbhârâta, relus à travers le prisme de la réalité contemporaine. Le dalang se sert de ses personnages pour exprimer son opinion, et celle de ses concitoyens, sur les affaires du pays ou sur les questions qui occupent la société. Un grand dalang comme Purbo Asmoro sait raconter, mais aussi improviser à partir d’un canevas et relier l’histoire à l’actualité, reproduire la voix douce d’une princesse, imiter le ton canaille d’un rustre, ou exprimer avec élégance toute la colère retenue d’un noble prince. Sans oublier l’endurance de celui qui doit passer une nuit entière assis en tailleur, à faire rire ou pleurer son public et contrôler de manière imperceptible les musiciens du gamelan, installés autour de lui.

Né à Pacitan dans une famille de dalang depuis au moins six générations, Purbo Asmoro devient dalang professionnel en 1980, à l’âge de 19 ans. Il est sollicité dans le monde entier, où sa verve et ses improvisations sur l’actualité sont hautement appréciées. À ses côtés, Rahayu Suppangah dirige le gamelan. Musicien et compositeur, Rahayu Suppangah a collaboré avec de grands metteurs en scène comme Bob Wilson ou Peter Brook.


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