Trois Soeurs (Athénée Théâtre Louis-Jouvet)

Après La Mouette et Oncle Vania, Christian Benedetti et sa troupe servent à leur manière une nouvelle pièce de Tchekhov : à l’os, sans autre garniture que le texte, les destins d’une poignée de personnages vibrant d’une passion toujours renouvelée.

Voici maintenant les Trois soeurs, présentées au plus vif de leurs émotions, sans balalaïka, ni grillons ni ombrelles, sorties de leur folklore, mais, on s’en doutait, pas sorties d’affaire. Iront-elles jamais à Moscou, Olga, Macha et Irina ? Atteindront-elles jamais cet idéal auquel elles aspirent ? Ou sècheront-elles sur pied, avec des rêves trop grands pour une ville trop petite et des désirs trop intenses pour des hommes bien trop veules ? Comme toujours chez Tchekhov, il s’agit ici de petits et grands arrangements, qu’il observe, en bon médecin, avec un mélange d’empathie et de rigueur clinique.
« Pas de psychologie, pas de pathos, pas de ‘personnages’, écrit Christian Benedetti. Il ne s’agit pas seulement de montrer différemment, mais il s’agit aussi de changer la façon de regarder en laissant au spectateur son libre arbitre. C’est ce que faisait Tchekhov en écrivant, il ne prenait pas partie, mais posait factuellement les situations sur scène. S’il disait que ses pièces étaient des comédies, c’est, selon moi, parce qu’il pensait que cela devait se jouer dans un rythme de comédie, vite. Ce mélange de ce tempo et de ces thèmes est un fondement de son théâtre. »

Anton Tchekhov 1860-1904
Platonov / Ivanov I La Mouette I La Cerisaie I L’Île de Sakhaline