Pina Bausch – Nelken (Théâtre du Châtelet)

/ Arts Vivants

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Avec la complicité de Peter Pabst, Pina Bausch a porté la plus vive attention aux environnements scénographiques, et le tapis d’œillets qui couvre le plateau de Nelken contribue à immortaliser certaines images

Assez rares sont les artistes dont on peut dire que l’œuvre, considérée dans sa globalité, forme un univers en soi. Tel est évidemment le cas de Pina Bausch, avec la sève nourricière du Tanztheater, qu’elle a inventé et qui a irrigué chacune de ses créations, et où aura compté, tout autant, le choix des environnements scénographiques. Après les premiers spectacles, conçus avec Rolf Borzik, une longue complicité s’engage avec Peter Pabst. Nelken, en 1982, est assurément un coup de maître. Les milliers d’œillets fichés au sol, qui constituent le plateau deNelken, vont contribuer à graver à jamais certaines images dans la mémoire. Le fameux « Qu’est-ce que vous voulez voir encore ? » de Dominique Mercy, effectuant grand jeté et entrechats. L’inoubliable interprétation en langue des signes de The Man I Love, par Lutz Förster. Les cascadeurs qui se jettent des cintres. Les bergers allemands en bord de scène. Et la chaîne des danseurs en serpentin, emblème de l’inégalable foyer attisé par Pina Bausch, où la danse devient quête d’amour autant que champ de bataille. (Texte : Jean-Marc Adolphe)

La chorégraphe allemande Pina Bausch, disparue en 2009, aura profondément marqué et influencé la danse européenne de ces trente dernières années, en créant moins un nouveau style de mouvements qu’un nouveau « théâtre dansé » en prise sur le quotidien : une forme de tragique contemporain, celui de la vie, jusque dans ses plus profonds souterrains, traduisant les peurs, les frustrations, les désirs, et un urgent besoin de se faire aimer.


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