Phuphuma Love Minus (Musée du Quai Branly)

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Évènement passé

Plongée au coeur des townships de Johannesburg du siècle dernier avec le chœur masculin Phuphuma Love Minus et son élégant « isicathamiya »: tradition chantée et dansée propre à la culture zouloue d’Afrique du Sud. Du 25 mars au 2 avril 2017 au Musée du Quai Branly.

Sur la pointe des pieds dans leurs chaussures cirées, cintrés dans leurs costumes élégants et gantés de blanc, onze hommes entament la danse lente et feutrée qui accompagne « l’isicathamiya ».
Ce chant a cappella propre à la culture zouloue, où le chœur répond au chant du leader dans une harmonie douce et puissante, est né dans les townships de Johannesburg au siècle dernier.

À l’époque, les travailleurs débarqués des campagnes, logés dans des pensions où ils n’étaient pas autorisés à faire de bruit, ne pouvaient chanter et danser qu’en chuchotant et effleurant le sol. Aujourd’hui, les compétitions de chœurs enflamment les nuits des quartiers de la capitale, les concurrents étant jugés autant sur leurs capacités vocales que sur l’élégance de leur apparence.

Le chœur Phuphuma Love Minus, découvert par la chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin, qui a conçu en 2009 la pièce Walking next to our shoes… autour de leur performance, porte aujourd’hui à travers le monde la culture populaire de tout un peuple d’ouvriers migrants.

L’isicathamiya, qui puise ses influences dans les traditions locales, les chorales chrétiennes et les minstrels shows américains du 19è siècle, est construit sur un système d’appel et répons entre un soliste ténor et un chœur exclusivement masculin, où les basses sont particulièrement représentées et qui peut compter de 4 à 20 chanteurs. Les chansons sont principalement en zoulou mais peuvent intégrer certains éléments en anglais.

En chantant, les choristes exécutent des gestes fluides et lents, coordonnés avec précision aux mouvements de leurs pieds qui glissent délicatement sur le sol. De cette danse particulière vient le nom d’isicathamiya : la racine zouloue – cathama voulant dire « marcher furtivement », à la manière d’un chat.

Dans les années 1970 et 1980, l’isicathamiya atteignait le faîte de sa popularité sur la scène musicale d’Afrique australe. Paul Simon, qui convia le chœur Ladysmith Black Mambazo pour l’enregistrement du légendaire album Graceland (1986), donna à cette forme une reconnaissance mondiale.

https://www.youtube.com/watch?v=tvKa6k7AQ48

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