Mani Soleymanlou – Trois, précédé de Un et Deux (Chaillot)

/ Arts Vivants

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Mani Soleymanlou, représentant de la scène québécoise actuelle, clôt la trilogie initiée par Un en 2013 à Chaillot. À travers l’Histoire, l’intime et le rire, il recrée pour la France cette prise de parole plurielle et mouvante sur la migration et l’identité. Solo, duo et choeur d’une quarantaine de voix aux origines diverses projettent une polyphonie d’une urgente humanité. Du 18 au 22 avril 2017 à Chaillot.

 D’abord il y a Un : monologue autobiographique au cours duquel Mani Soleymanlou tente de saisir ses racines iraniennes. Un pays quitté enfant qui sillonne son identité. Lui qui a migré «malgré lui» de Téhéran à Paris avant de débarquer à Toronto, Ottawa puis Montréal. Lui qui mesure lors des soulèvements de 2009 le gouffre qui le sépare des Iraniens se battant pour leurs libertés. Lui pour qui le vide ne serait pas un manque à combler. Est-on défini par là d’où l’on vient ?

Puis il y a Deux : duo mené avec un « Québécois de souche », Emmanuel Schwartz. Confronté à son ami Manu, Mani remet en cause sa quête et tous deux cherchent, ensemble et encore. Et enfin il y a Trois : parole de la multitude, portée par quarante interprètes aux racines éparses. Créé lors du Festival TransAmériques 2014 avec des artistes montréalais, ce dernier opus est reconstitué à Paris avec de jeunes acteurs – professionnels ou amateurs – franciliens. À partir d’un questionnaire élaboré par Mani, ce Trois fait entendre la pluralité des perceptions, la polysémie des mots. Et dresse un portrait de ce(ux) qui forme(nt) la France aujourd’hui.

Maniant avec art la dérision, la confession, les clichés culturels et les codes théâtraux, Mani Soleymanlou crée une superbe connivence entre interprètes et spectateurs. Un « Nous ». Dans la confusion du monde, la comédie humaine émeut. « On n’est jamais, on ne fait que devenir », dit Mani. Chacun chemine, portant avec soi ses racines. / Mélanie Jouen

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