Eun-Me Ahn – Symphoca Princess Bari

/ Arts Vivants

Évènement passé

Dans le cadre de Paris Quartier d’Eté

Des démons en robes à pois, des sorciers-guérisseurs montés sur platform shoes, des serviteurs du temple gantés de caoutchouc rose, ou des esprits flottant dans le plus simple appareil… Fermement fidèle à la tradition et totalement pop, Symphoca Princess Baridéploie des trésors d’inventivité chorégraphique et formelle pour mieux inscrire dans l’époque moderne une épopée millénaire.

Chanteuses de pansori et mauvais garçons de Séoul, scooters et ombrelles, ballons et lamés se côtoient avec harmonie dans cette opulente production qui réunit danseurs, chanteurs et musiciens. À l’origine de cette dingue “Symphoca”, on trouve une créatrice fulgurante, Eun-Me Ahn, que Paris va enfin découvrir avec une œuvre totale, intimiste et flamboyante.

Qu’est-ce donc qu’une “symphoca” ? Au sens où l’entend Eun-Me Ahn, c’est une œuvre totale, où danse, musique, décors, costumes et dramaturgie se répondent et se complètent, chacun de ces éléments étant traité avec une égale importance.

Atypique, Eun-Me Ahn l’est tout autant dans ses choix esthétiques que dans ses façons de procéder. Pour recruter les membres de sa compagnie, par exemple, pas d’auditions formelles, elle préfère une autre méthode : “Il n’y pas que la danse et le mouvement. On va au karaoké et on passe la soirée à boire. Ce que je veux voir, c’est leur puissance naturelle, leur personnalité.”Célèbre conte chamanique coréen, l’épopée de la princesse Bari trouve grâce à elle une interprétation aussi fidèle que radicale. Abandonnée par son père, le roi – qui voulait un garçon –, et jetée à la mer, la princesse est recueillie par un pêcheur, et devra affronter bien des épreuves et des aventures pour venir au secours de son père, gravement malade. Un voyage initiatique et une histoire de courage et de fidélité, inlassablement déclinée au fil des siècles en romans, en feuilletons ou en mangas, qui célèbre le pardon et la puissance des femmes. Qui d’autre qu’Eun-Me Ahn aurait pris la liberté de confier le rôle de la célèbre héroïne à un homme ? Mais ce qui, chez d’autres, serait provocation est chez elle l’aboutissement d’une réflexion menée avec autant de gravité que de naturel : “Nous avons tous en nous un peu des deux genres. J’ai trouvé un interprète qui a une belle silhouette et une belle voix. On dirait une femme mais c’est un homme. Le public peut donc profiter de deux facettes du pouvoir.”


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