Butô: le Kimpun Show de Dairakudakan

/ Arts Vivants

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Depuis plusieurs années, la Maison de la Culture du Japon accueille régulièrement les Dairakudakan. Pour le 15e anniversaire de la MCJP, cette célèbre compagnie de danse butô va présenter une forme de spectacle qui n’avait jamais été vue hors du Japon : le Kimpun Show.

S’il n’avait pas bénéficié de la popularité de ce numéro de cabaret burlesque apparu après la guerre, le butô aurait fini par disparaître. Pourtant, le Kimpun Show reste méconnu. Le corps recouvert de poudre d’or (kimpun en japonais), les Dairakudakan vont interpréter Crazy Camel, une création dont le titre est bien sûr un clin d’œil au Crazy Horse…

Pour la 1ère fois hors du Japon – Le Kimpun Show est un numéro de caba­ret né après la seconde guerre mon­diale. Il appar­tient au regis­tre « iro-mono », numé­ros inso­li­tes dans une soi­rée de caba­ret tra­di­tion­nelle. Kimpun signi­fie « pou­dre d’or ». Alors que dans le butô les dan­seurs sont recou­verts de pou­dre blan­che, les corps dans le Kimpun Show ont un aspect métal­li­que qui reflète les lumiè­res. Certains dan­seurs de butô aujourd’hui répu­tés mépri­sent le Kimpun Show. Sans doute en rai­son de sa tri­via­lité et de son côté popu­laire… Avec son nou­veau Kimpun Show, Dairakudakan sou­haite faire décou­vrir au public fran­çais un caba­ret bur­les­que typi­que­ment japo­nais.

Fondée en 1972, Dairakudakan (lit­té­ra­le­ment « Le grand vais­seau du cha­meau ») est l’une des pre­miè­res com­pa­gnies de butô. Elle est aussi l’une des der­niè­res qui exis­tent aujourd’hui au Japon. La troupe est diri­gée par le cha­ris­ma­ti­que Maro Akaji. Ancienne légende du théâ­tre under­ground, Maro Akaji joue au cinéma (pour Kitano, Tarentino…) et fas­cine encore aujourd’hui de nom­breux jeu­nes dan­seurs. Sa com­pa­gnie est par­fois com­pa­rée au Living Theatre en rai­son de la vie com­mu­nau­taire qu’elle mène dans son stu­dio à Tokyo.
Les spec­ta­cles de Dairakudakan sont sou­vent qua­li­fiés de « rabe­lai­siens ». Les excès en tous gen­res mènent ici la danse, et les contrai­res, loin de s’affron­ter, s’allient : le beau côtoie le laid, le rire éclate au cœur du mons­trueux. Ils ont également un côté « brech­tien » du fait de leur forte rela­tion avec la théâ­tra­lité.
Maro Akaji cher­che autant à trans­met­tre sa pas­sion pour la danse et la créa­tion artis­ti­que qu’à encou­ra­ger les mem­bres de sa com­pa­gnie à trou­ver leur pro­pre voie d’expres­sion. C’est toute l’idée du concept « Ichinin-Ippa » signi­fiant « un dan­seur, une école ». En 2001, Maro Akaji lance ainsi une série de spec­ta­cles dont la cho­ré­gra­phie est confiée à un des dan­seurs de la com­pa­gnie.


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