Notre-Dame du Nil (Scholastique Mukasonga)

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Scholastique Mukasonga a reçu le Prix Renaudot 2012 et le Prix Ahmadou Kourouma 2012 pour Notre-Dame du Nil. Elle signera son roman le mardi 4 décembre 2012 de 17h à 18h30 à La librairie Compagnie (58 rue des Ecoles  – 75005 Paris – 01 43 26 45 36)

Au Rwanda, un lycée de jeunes filles perché sur la crête Congo-Nil, à 2 500 mètres d’altitude, près des sources du grand fleuve égyptien. Les familles espèrent que dans ce havre religieusement baptisé Notre-Dame du Nil, isolé, d’accès difficile, loin des tentations de la capitale, leurs filles parviendront vierges au mariage négocié pour elles dans l’intérêt du lignage. Les transgressions menacent au cœur de cette puissante et belle nature où par ailleurs un rigoureux quota «ethnique» limite à 10 % le nombre des élèves tutsi.
Sur le même sommet montagneux, dans une plantation à demi abandonnée, un «vieux Blanc», peintre et anthropologue excentrique, assure que les Tutsi descendent des pharaons noirs de Méroé. Avec passion, il peint à fresque les lycéennes dont les traits rappellent ceux de la déesse Isis et d’insoumises reines Candace sculptées sur les stèles, au bord du Nil, il y a trois millénaires. Non sans risques pour sa jeune vie, et pour bien d’autres filles du lycée, la déesse est intronisée dans le temple qu’il a bâti pour elle.
Le huis clos où doivent vivre ces lycéennes bientôt encerclées par les nervis du pouvoir hutu, les amitiés, les désirs et les haines qui traversent ces vies en fleur, les luttes politiques, les complots, les incitations aux meurtres raciaux, les persécutions sournoises puis ouvertes, les rêves et les désillusions, les espoirs de survie, c’est, dans ce microcosme existentiel, un prélude exemplaire au génocide rwandais, fascinant de vérité, d’une écriture directe et sans faille.

Paru en mars 2012 / 240 pages

Rwandaise, née en 1956, Scholastique Mukasonga connaît dès l’enfance la violence et les humiliations des conflits ethniques qui agitent le Rwanda. En 1960, sa famille est déplacée dans une région insalubre du Rwanda, Nyamata au Bugesera. En 1973, elle est chassée de l’école d’assistante sociale de Butare et doit s’exiler au Burundi. Elle s’établit en France en 1992.

En 1994, année du génocide des Tutsi, un million de morts en cent jours, elle apprend que 27 membres de sa famille ont été massacrés, dont sa mère Stefania …

Douze ans plus tard, Inyenzi ou les Cafards, récit autobiographique, est publié par Gallimard et marque l’entrée de Scholastique Mukasonga dans la littérature qui, pour elle, s’apparente au territoire de la mémoire.

En 2008, elle publie, toujours chez Gallimard, un second ouvrage, La Femme aux pieds nus, hommage rendu à sa mère et à toutes les mères courage. Le livre a reçu le prix Seligman contre le racisme.

Dans son troisième livre, L’Iguifou, sortie en 2010, une véritable poésie s’affirme : chacune des pages ouvre un horizon de couleurs, de fleurs, d’arbres, d’oiseaux, de sensations tactiles ; en somme, un florilège de beauté qui contrebalancerait la cruauté humaine. Le livre a reçu le prix Renaissance de la Nouvelles et le Prix de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer.


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