Le Chant du Peuple Juif Assassiné (Yitskhok Katzenelson)

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Ce long et magnifique poème narratif unique en son genre, dernière et plus grande œuvre d’Yitskhok Katzenelson, est à la fois la voix d’une souffrance personnelle indicible et celle de tout un peuple assassiné. Écrit après trois ans de lutte dans le ghetto de Varsovie, le meurtre de sa femme et ses enfants et le transfert au camp de Vittel, antichambre de la mort.

Sa voix s’impose, résiste, récuse, crie, interpelle, invective, blasphème et fulmine face à la terre et au ciel contre la profanation, l’horreur et le néant.

Le poète écrit par choix en yiddish plutôt qu’en hébreu, obéit à une forte contrainte formelle (quinze chants de quinze versets chacun de quatre vers devenant de plus en plus libres) et déploie sa force et son génie dans tous les registres du langage. Donne la parole aux morts. Transgresse les genres, la chronologie. Mêle le présent au passé, le je au tu. Tente de s’affranchir du temps.

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Yitskhok Katzenelson est né en 1886 à Korelichi (Biélorussie). Il appartient à une famille de rabbins et de lettrés qui s’est établie à Lodz alors qu’il avait 13 ans. Il travaille d’abord dans un magasin puis à l’usine, continue de s’instruire en autodidacte et écrit soit en hébreu soit en yiddish.
Dès 1904 il publie ses poèmes en yiddish à Varsovie où vont paraître la plupart de ses œuvres jusqu’à la guerre. En 1910, il reprend l’école paternelle qu’il dirige à son tour jusqu’en 1939.  Entre-temps, il voyage à Genève, Berne, Berlin, mais aussi en Palestine et en Amérique.
En 1943, après trois ans de souffrance et résistance dans le ghetto de Varsovie, il est envoyé au camp de Vittel, en France, où il écrit ce Chant du peuple juif assassiné, puis est déporté en avril 1944 à Auschwitz pour être gazé avec son fils Tsvi, âgé de 17 ans, dès leur arrivée.

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