Zeng Fanzhi (Musée d’Art Moderne)

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Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris présente la première rétrospective française du peintre chinois Zeng Fanzhi du 18 octobre 2013 au 16 février 2014.

Aussi bien reconnu par les collectionneurs que par le milieu institutionnel, Zeng Fanzhi utilise depuis les années 1990 un langage original, marqué par son évidente filiation à l’art asiatique ainsi que par les nombreuses influences occidentales parvenues jusqu’à lui. C’est au travers de cette écriture totale que le regardeur se souvient de la tradition du paysage dans la peinture chinoise, tout autant qu’il pense à Warhol, Bacon, Balthus ou Pollock.

Cependant, l’œuvre de Zeng Fanzhi peut difficilement être réduite à une assimilation de parangons traditionnels et modernistes. En ayant multiplié les styles et les thématiques, l’artiste fait preuve d’une volonté de recherche, tant picturale qu’intellectuelle, et d’une technique contrôlée. La confrontation à ces toiles laisse le spectateur seul face à une infinité, comme une étreinte dans le monde intérieur de l’artiste.

Cette exposition est l’occasion de découvrir l’ensemble de la carrière de Zeng Fanzhi, à travers un accrochage à rebours, d’une quarantaine de toiles et de sculptures de 2012 à 1990. À la suite de plusieurs expositions monographiques, le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris propose une lecture de cette oeuvre conçue en étroite collaboration avec l’artiste.

Partant de grands paysages sombres, l’exposition remonte vers les masques et les peintures les plus réalistes, puis vers ses premières oeuvres. Le tryptique de Mao (2004), tout en nuances, dégradés et flous est assez incroyable.

L’œuvre de Zeng Fanzhi mélange histoire de la Chine et histoire personnelle. Ses souvenirs de jeunesse, lorsqu’il vivait près de l’hôpital de Wuhan, marque la première série de toiles qui représentent opérations, salles d’attente, viandes et corps dévêtus. D’autres toiles des années 2000 rappellent le passé politique de la Chine, comme Tian’An Men (2004) où l’on reconnaît Mao. Et si les tableaux appartenant aux Mask Series sont encore sous l’influence du Pop Art, les récents portraits et paysages s’approchent d’une abstraction plus sombre. Ces polyptyques gigantesques, barrés de ronces d’où fourmillent animaux et corps humains, sont d’un expressionnisme contenu qui se réfère à la peinture allemande et en particulier à celle de Dürer.

(Vignette de l’article : Tian’An Men, 2004. Collection privée © Zeng Fanzhi studio)


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