Lida Abdul (Fondation Calouste Gulbenkian)

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Si vous passez dans les parages, les espaces de la Fondation Calouste Gulbenkian seront consacrés à partir du 22 janvier à l’artiste afghane Lida Abdul. Photos d’Afghans et films retravaillés montrent, parfois avec un brin d’humour, une autre réalité du pays.

Née à Kaboul et résidant actuellement à Los Angeles, Lida Abdul est l’auteur d’une oeuvre singulière qui renvoie systématiquement au contexte de la guerre en Afghanistan.

Habituellement, ce qui nous parvient d’Afghanistan par l’intermédiaire des médias réside en des images de guerre et de soldats. Lida Abdul, au contraire, veut capter la vie d’un pays et d’un peuple qui portent les blessures des combats, des êtres humains qui font face à un événement terrible, dépourvus des instruments nécessaires pour le comprendre. Lida Abdul ne crée pas d’images volontairement pathétiques – ni douleur, ni souffrance – qui, dans son idée, n’établissent qu’une identification émotionnelle du spectateur avec l’oeuvre ; elle va au-delà de la représentation de cette souffrance et choisit ainsi plutôt des actions « irréelles » : un jeune garçon qui regarde fixement le ciel dans une maison qui n’a plus de toit, des enfants qui tirent une ruine avec des cordes.  Les ruines, justement, sont un élément constant de l’oeuvre de l’artiste. La ruine au sens premier du terme, une destruction des bâtiments, mais aussi une ruine plus poétique.

Lida Abdul a l’habitude de filmer ou de photographier ses performances : pour elle, ces images deviennent des reliques de quelque chose qui était important et qui n’est déjà plus. Tout comme les immeubles détruits qu’elle aime à représenter. Loin d’un simple objet de contemplation, ces reliques exigent une action : il faut essayer de les mouvoir, de les peindre. On lit alors dans les oeuvres de Lida Abdul sa fascination à documenter, selon ses propres dires, « ce qui reste, ce qui, dans l’esprit d’un individu, crée l’avant et l’après ».


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