La Censure à l’époque coloniale

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Évènement passé

A l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, dans le cadre de la semaine anticoloniale (qui a lieu du 23 février au 11 mars 2012), l’exposition retrace l’archipel éditorial des résistances à la guerre dans la « bataille de l’écrit » contre « l’oreiller de silence » (Pierre Vidal-Naquet).

Lors de la guerre d’Algérie, la censure d’Etat a progressivement réduit au silence la grande presse et les quelques revues courageuses qui osaient révéler sans fard le conflit en cours, mettre en cause le recours généralisé à la torture et dénoncer l’avènement d’un état d’exception en métropole.

Une poignée d’éditeurs, à la suite des Editions de Minuit de Jérôme Lindon, s’efforce de constituer un front éditorial aussi fragile que résolu contre la « guerre qui ne disait pas son nom » : les éditions de la Cité à Lausanne, les éditions Maspero, la « Petite bibliothèque républicaine » de François Monod au sein des Éditeurs français réunis, Pierre-Jean Oswald ou encore les éditions Feltrinelli à Milan. Relayant les efforts des comités d’intellectuels, des groupes d’insoumis et de déserteurs, en lien avec les réseaux de « porteurs de valises », ils font écho aux quelques périodiques voués à faire éclater la vérité sur les horreurs du conflit, Témoignages et Documents, Vérité-Liberté et Vérités Pour, l’organe du réseau Jeanson. De grandes figures et des textes retentissants se dégagent de ce combat : Henri Alleg et La Question, Frantz Fanon et les Damnés de la terre, tandis que, dans une France en crise profonde, une alternative politique et morale à la poursuite de la guerre se manifeste dans le combat pour le droit à l’insoumission.

Fonds présentés : archives des Editions de Minuit, fonds Patrick Kessel (Fondation Gabriel Péri) , fonds Maspero (Maison des Passages / IMEC), archives privées Nils Andersson (La Cité Editeur).


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