Georges Gasté, un Orient d’ombre et de lumière

/ Expositions

Évènement passé

Algérie, Egypte, Indes… cette exposition au musée du Montparnasse est une invitation au voyage, mystérieuse et poétique, autour des peintures et des photographies de Georges Gasté, à l’occasion du centenaire de la rétrospective Gasté qui eut lieu au Grand Palais à Paris en février 1913 !

Artiste né à Paris en 1869, il passa la majeure partie de sa vie en Algérie, en Egypte et en Inde où il mourut en 1910. L’exposition de mars 2013 au Musée du Montparnasse rassemble une cinquantaine de tableaux (peintures à l’huile, sanguines, pastel), portraits et scènes de la vie quotidienne en Algérie, en Egypte et en Inde, issus de collections particulières et de collections de musées, ainsi que quatre vingts photographies sur l’Algérie et l’Inde des années 1900 illustrant la rue, la population, les fêtes, les monuments, etc.

A une époque où il est plus que nécessaire de multiplier les échanges entre le monde occidental et le monde oriental, il est essentiel de montrer que le clivage entre les civilisations n’est pas une fatalité. Au XIXe siècle déjà, alors que le voyage en Orient servait le plus souvent à exalter les fantasmes de quelque uns, des artistes comme Gasté ont pourtant réfuté l’image de cet Orient lointain, certes exotique et fascinant mais exclu de l’Histoire culturelle de l’Europe. Abolissant les frontières pour se forger des identités plurielles, Gasté a nourri son inspiration par ses voyages. Sa vie à la croisée des civilisations chrétienne, musulmane et hindoue, fait écho à notre monde d’aujourd’hui qui bouge sans cesse et n’a de sens que multiculturel.

 

Georges Gasté a suivi son chemin en nomade, sans se soucier des courants artistiques de son époque; loin de ses maîtres académiques et des révolutions picturales de son temps. Travailleur infatigable, il a été jusqu’au bout de ce qu’il nommait son «idéal»: peindre avec passion et sincérité. Du Maghreb aux Indes, une vie au milieu des populations locales : Contrairement à la plupart des Orientalistes européens qui se cantonnèrent à l’Afrique du Nord et au Proche Orient, reproduisant dans leurs ateliers parisiens des pastiches de la vie orientale, Georges Gasté est l’un des rares peintres de cette époque à être allé jusqu’aux Indes et surtout à avoir vécu au milieu de la population locale, que ce soit en Algérie, en Egypte ou en Inde, fuyant une société coloniale dans laquelle il ne se reconnaissait pas. « Je ne suis pas un Européen, je suis dans la pleine vie arabe » disait Gasté.

Des photos d’une surprenante modernité: Loin des photos orientalisantes de son temps (harems, nus…), Gasté a photographié en reporter inspiré les populations au milieu desquels il vivait. Intenses, fraiches, souvent mélancoliques, ces photos notamment semblent avoir été prises hier. A leur valeur historique s’ajoutent des qualités esthétiques lumière, composition et cadrage nées de son regard d’artiste.

Une peinture qui unit la tradition et l’originalité: G. Gasté fit les Beaux Arts, sa peinture traduit un talent sûr, solide. Mais l’artiste se détacha très vite de ses maîtres académiques pour trouver son style. De ses principes picturaux est née une oeuvre originale et forte : une grande sobriété (en cela il se démarque de nombreux artistes orientalistes), la volonté de privilégier l’intensité d’un regard, l’authenticité d’une scène. De même que ses photos, ses tableaux ne veulent pas séduire, ils veulent refléter la vérité de l’Orient.


Pays :


Continent(s) :