Anticorps – Antoine d’Agata

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Antoine d’Agata investit Le Bal en ce début 2013, dix ans après sa première exposition marquante à la Galerie Vu. 1000 images exposées, pour une descente dans un univers d’une violence et d’une misère extrêmes, entre prostitution, guerre & drogue… 

Depuis vingt ans, Antoine d’Agata parcourt le monde pour photographier ce qu’il voit, l’épaisseur du monde, ses plaies béantes et ses marges incandescentes. Des corps, des larmes, des armes… Bosnie, Cambodge, Libye, Pérou, Inde, Allemagne… Ici sur une scène de guerre, là dans un bordel, là-bas avec des seringues….

La scénographie est particulière et étouffante pour certains. La première salle, sans photos, fait entendre les confessions de femmes rencontrées à travers le monde. En sous-sol, des photos du sol au plafond. Fannie Escoulen et Bernard Marcadé se sont plongés dans un corpus de dizaines de milliers d’images, et de textes aussi. Avec Antoine d’Agata, ils ont pris à bras le corps une matière foisonnante, sédiments infinis de situations provoquées et de scénarios fortuits, une mine inépuisable dans laquelle il a fallu tailler.

L’installation au BAL rend compte de l’ampleur de l’œuvre, des enjeux qui la fondent et de la position d’un homme qui va donner à l’expérience extrême de lui-même et de l’autre un pouvoir de révélation. Cette dérive assumée, consciente, délibérée, ultime dispositif de résistance, donne naissance à l’œuvre pour ne faire qu’un seul et même objet, cet objet-corps qu’il utilise pour dire l’aliénation contemporaine.

L’innombrable, l’indicible, la stupeur, l’extase, le mutisme, de telles figures trahissent le rapport que l’œuvre d’Antoine d’Agata entretient avec la mort, cette limite à laquelle il s’adresse et contre laquelle il est dressé.

Autour de l’exposition, des rencontres, débats, performances, lectures… afin d’éclairer cette œuvre dense, nourrie de nombreuses références – littéraires, philosophiques, esthétiques – et des passeurs aussi, qui témoigneront de leur rencontre avec Antoine d’Agata. Enfin, un cycle de cinéma, proposé par un autre compagnon de route, Philippe Azoury, invitera à découvrir un univers cinématographique commun avec Antoine d’Agata.

 


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