Waka Flocka Flame (Nouveau Casino)

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Évènement passé

New-Yorkais émigré en Géorgie, ce bandit de 25 ans possède le pedigree classique : le regard creux, quelques balles dans la peau, un single sur les ondes (O Let’s Do It), un crew avec lequel il s’embrouille régulièrement (Brick Squad, auquel appartiennent aussi Gucci Mane et Oj Da Juiceman), et un majeur sensiblement plus long que le commun des mortels.

Mais il possède surtout un style : véritables vidanges lyricales, ses versets réduisent à néant toute velléité poétique, tout ersatz de texte, au profit d’une énergie gangsta pure qui danse sur le son sale et clinquant du Sud. Que les contempteurs de je ne sais quelle poésie de rue cessent ici la lecture : ce verbe n’en est pas un, mélange d’interjections, de pulsions argotiques et de gimmicks guerriers que le rappeur répète jusqu’à la transe dans un déhanché unique, traversant les breaks avec l’aplomb d’un gangster outillé dans les rues de Compton.

Argot infraunderground, nihilisme désespérant et paroles au ras du sol (I’mma ride, I’mma live, I’mma die /I’mma rob, I’mma steal, I’mma kill), on est au-delà du rap, dans un théâtre urbain aux moeurs sauvages, concentré de violence brute. Waka Flocka, c’est un peu la bêtise à bout portant, le degré zéro du lyricisme américain qui sort pourtant un des meilleurs disques du moment.


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