Villette Sonique

/ Concerts

Évènement passé

Comme tous les ans, pour sa huitième édition, le festival Villette Sonique revient dans les différents espaces du Parc de la Villette pour nous en mettre plein les oreilles.

Loin des festivals aux affiches grandiloquentes, Villette Sonique a une programmation des plus exigeantes oscillant entre têtes d’affiches remarquables et projets barrés, bruyants hip-hop ou électro à écouter d’urgence. Bref, c’est le rendez-vous immanquable de l’année, autant pour les découvertes lors « siestes-dancing » musicales et ensoleillées dans la Prairie du Cercle Sud ou au Jardin des Iles (ça fait déjà rêver), que les concerts attendus en salle ou en plein air !

Pour l’édition 2013, la programmation est toujours au top, avec un premier concert en France du duo TNGHT, les dingues légendaires Flaming Lips, une nuit offerte au label Cómeme, des sets electro de Plapla Pinky ou Daphni…

Jeudi 23 Mai / Jandek + Mendelson
Cabaret Sauvage / 20H

Mendelson est un groupe unique dans le paysage français. Formé à Paris il y a un peu moins de 20 ans, le quatuor a su construire un son sauvage et indocile. Capable de concilier le bruit blanc, les larsens de Sonic Youth et une folie free jazz, le groupe est surtout roi dans l’usage de la langue française, audacieux et abrasif comme la possibilité d’une île violente et sauvage. Pascal Bouaziz considéré par beaucoup comme le meilleur parolier de sa génération mène sa troupe avec intransigeance. Leur triple album sortira le 6 mai, et ça devait être l’un des plus beaux de l’année selon certains.

La mystérieuse entité Jandek est peut-être l’un des plus beaux exemples du terme « outsider » en musique. Aucune apparition publique, deux interviews et quarante albums enregistrés sous le label Corwood Industries (en fait  l’adresse d’une boîte postale) annoncés par une petite affichette chez le disquaire local, Jandek est et restera un mystère.

 

Vendredi 24 Mai / Flaming Lips + Unknown Mortal Orchestra + Crâne Angels
Grande Halle de la Villette / 19H30

Monuments pop, ambiance narcotique, titres à rallonge et albums concepts nébuleux sont la recette magique des légendaires Flaming Lips. Capable de vrais grands tubes, le désormais trio emmené par Wayne Coyne (sorte de crooner acide, génial et sans âge) rencontre le succès public et devient le meilleur groupe live du monde avec ses prestations outrancières faites d’ours en peluches géants et d’explosions de confettis (entre autres). En 2013, les Flaming Lips sortent « The Terror », disque plus sombre mais toujours aussi beau et prouvent qu’ils sont éternels !

Au moment où l’indie rock fonce dans le mur, Unknown Mortal Orchestra semble bel et bien offrir la meilleure porte de sortie. Basé à Portland mais mené par un néo-zélandais, le trio écrit des morceaux racés et psychés, puisant autant chez Love que Led Zeppelin ou Sly and the Family Stone. Des bijoux intemporels, challengers totalement à l’hégémonie de Tame Impala en termes d’écriture pop voyageuse et soyeuse, UMO est attendu en France comme le messie.

Projet suicidaire sur le papier (monter une chorale indie pour redonner ses lettres de noblesse à la musique populaire), la troupe Crâne Angels a pourtant imposé sa vision au travers d’albums et de concerts délurés et un peu fous.

http://www.youtube.com/watch?v=ng-9vMA1moY

 

Vendredi 24 Mai / Vatican Shadow + Somaticae
WIP / 20H

Vatican Shadow est le projet de Dominick Fernow, connu pour sa participation à Cold Cave mais surtout son alias Prurient, génial entité harsh noise aux rares apparitions. Avec ce projet, le new yorkais délaisse les climats noise pour une techno dark et rêche aux influences industrielles. Sa musique électronique aux  sonorités minimales et aux constructions labyrinthiques réconcilie décibels noires et bruit blanc un peu à la manière des récents travaux de Andy Stott ou Haxan Cloak.

Sorti de nulle part ou presque (les caves grenobloises), Somaticae se fait connaître avec une musique abrasive faite d’improvisations électroniques entre transe et bruitisme. Avec son remix pour le « ease your pain » de Mondkopf, il s’attire les louanges de références de la techno audacieuse (Perc, Surgeon ou Ancient Methods). Signé par In Paradisum, il revient avec 10 morceaux au goût de ferraille et de sang, concentrant un esprit nihiliste et punk qui fracasse une techno  doom taclée de percussions tranchantes. Son approche du live est à l’image de ses productions, sans compromis, instable et sombre.

 

Vendredi 24 Mai / Cómeme Night
Cabaret Sauvage / 23H

 

Samedi 25 Mai / Concerts Gratuits en Plein Air
Parc de la Villette / 14H30

Sorti de la nouvelle mecque du rock indé, Baltimore, Dope Body ne fait pourtant ni dans la dentelle pop ni dans l’electro arty. Maléfique hydre à quatre têtes, les américains profanent tranquillement les tombes de Fugazi, The Jesus Lizard et Rage Against The Machine (influence revendiquée).

Mercenaire humble et discret de l’Amérique pop, Chris Cohen s’est d’abord fait remarquer comme guitariste chez les autres : Ariel Pink, Deerhoof, Cass McCombs entre autres. En solo, Chris Cohen, fasciné par Captain Beefheart, brode une indie pop audacieuse et maligne qui évoque les Zombies, Broadcast et parfois un Syd Barrett qui aurait été reconverti en gendre idéal.

Héros du clubbing planétaire, DJ Harvey a écrit sa légende comme d’autres écrivent un film hollywoodien. Petit anglais batteur de punk, il finit par se tourner vers les platines et l’organisation de soirées et va révolutionner l’approche du dj set et de la fête en général.

David Fenech est un musicien parisien, guitariste, chanteur, improvisateur. Il a enregistré et joué avec des musiciens aussi divers que Felix Kubin, Jad Fair, Tom Cora, Andrea Parkins, Ramona Cordova, Shugo Tokumaru, Klimperei, Ergo Phizmiz et de nombreux autres… Récemment, il a sorti l’album Polochon Battle (sur le label inPolysons), travaillé à l’IRCAM, enregistré une pièce de musique concrète à l’INA GRM, composé des musiques pour le théâtre et pour le cinéma, construit de petits robots musicaux, enregistré un horspiel pour Radio France…

Groupe culte et infatigable de la scène punk, The Ex qui vient de fêter ses 33 ans de carrière reste un exemple de pugnacité et d’ouverture d’esprit.  Formation emblématique d’une scène punk à l’esprit largement ouvert qui puise autant dans le Jazz que les musiques improvisées ou africaines, le groupe d’Amsterdam reste une référence.

Plapla Pinky est un véritable ovni dans la musique électronique française. Inspiré par les formats de la musique classique et contemporaine mais aussi les musiques orientales ou le hip hop, le duo toulousain dépouille au maximum ses pièces électroniques et puisent dans les textures noise et concrètes. Le résultat est aussi physique que passionnant, pourrait évoquer Black Dice, Autechre ou Merzbow mais fait surtout preuve d’une personnalité forte et affirmée.

 

Samedi 25 Mai / Neurosis + Swans + Master Musicians of Bukkake
Grande Halle de la Villette / 19H

Depuis 25 ans, Neurosis met le monde des musiques extrêmes à ses pieds. Après des débuts punk hxc, le groupe d’Oakland s’oriente vers un metal post hardcore lourd et oppressant qui s’appuie habilement sur les registres variés de ses deux guitaristes chanteurs. Se renouvelant et innovant à chaque album, alternant ambiances apocalyptiques, industrielles et percées doom, Neurosis est un monument et l’influence majeure de groupes références (Isis, Converge ou Cult of Luna pour ne citer qu’eux).

Si Michael Gira était le diable, on lui vendrait tous notre âme contre quelques morceaux des Swans. Formé au début des années 80, dans l’effervescence post punk et no-wave, les Swans sont dès leurs débuts un groupe à part, incorporant des éléments issus du blues, de la Folk et de la musique industrielle avec une approche expérimentale et sans concession.

Tribu lubrique ou secte hallucinée ? Ces maîtres à penser que sont Master Musicians of Bukkake pratiquent une musique cosmique qui plonge dans un chaudron bouillant chants tribaux, sonorités orientales et rock psychédélique.

 

Dimanche 26 Mai / Concerts Gratuits en Plein Air
Parc de la Villette / 14H30

Figure culte de la très mouvante nuit Istanbuliote, Baris K jette un pont entre orient et occident avec ses dj sets réconciliant cold wave perse et acid house.

Groupuscule de freaks friendly extrémistes en provenance de la nouvelle mecque du son déviant (Bordeaux, France), suivant l’axe du mal (France-Italie), les JC SATAN, à coup d’albums impeccables et de concerts qui ont fait voir la lumière à des curieux devenus adeptes, sont aujourd’hui un groupe aussi unique qu’essentiel.

Gary Wilson part à la conquête du succès en Californie à la fin des 70’s. Passionné par la musique de John Cage, il produit des morceaux hybrides, évoquant un Gainsbourg Punk ou un Prince arty. Ses performances scéniques, qui incluent du faux sang et des visages couverts de scotch choquent et souvent les salles coupent l’électricité pour le faire descendre de scène.

Bambaataa a la même vision de la fête que le grand Afrika.  Poom poom shorts, booty bass et diversité sont les maîtres mots de ce collectif mi zulu mi queer qui met le bronx dans la vie nocturne parisienne.

L’alien Space Dimension Controller a bien choisi son nom.  Le producteur un brin cintré produit ce qu’il nomme du « Galactic Funk », mélange aussi improbable que jouissif de synthpop, g-funk, musique de sci-fi 80’s et electronica.

Mykki Blanco c’est d’abord un sacré coup de pied dans la fourmilière du rap game. Issu de l’underground New Yorkais (what else ?), le MC a d’abord sévi dans des formations punk et indus avant de réaliser en pleine performance arty qu’il était un rapper de haute volée. He or she, Mykki écrit une nouvelle page du hip hop avec son flow grave posé sur des productions minimalistes et dark concocté par la pointe (Brenmar, Sinden ou Gatekeeper au hasard).

Ancien professeur de mathématique, reconverti dans la pop du futur avec Caribou, Dan Snaith est de ceux qui innovent et passionnent sans cesse. Avec  son nouvel alias Daphni, il rejoint son héros Theo Parrish au firmament des génies techno avec une musique moite, intelligente et frénétique.  De Caribou, le canadien génial n’a conservé que l’amour du rythme et un goût certain pour les atmosphères psychédéliques.

 

Dimanche 26 Mai / Night Beats + Thee Oh Sees + The Intelligence
Trabendo / 19H30

Sur le papier, Night Beats est un combo garage classique, né à Seattle puis déplacé à Austin. Pourtant rarement un groupe contemporain a aussi bien capté la sève d’un âge d’or: les 60′s psychédéliques.

Meilleur groupe garage du monde, voire meilleur groupe tout court pour certains, Thee Oh Sees, depuis sa base à San Francisco écrit sa légende à coup d’albums impeccables et de concerts incendiaires. Mené par le génial John Dwyer, véritable gourou électrique, les américains rassemblent tous les outlaws sous la même enseigne: celle d’un son dangereux et intemporel.

Cousin post punk des insurmontables Devo, The Intelligence comme son nom ne l’indique pas pratique un post punk roboratif et arty. Puisant dans le doo wop comme dans les larsens noise d’un Sonic Youth, le groupe de Seattle, qui partage des membres avec les géniaux A-Frames, tricote des morceaux tubesques et chaloupés, comme un cousin dégénéré d’un indie rock bien trop sage.

 

Dimanche 26 Mai / Jesse Boykins IIITNGHT + Jackson
Grande Halle de la Villette / 19H30

Marchant sur les traces de d’Angelo, Outkast ou Gil Scott-Heron, Jesse Boykins III plonge son r’n b vocal et expérimental dans un bain électronique concocté par la pointe en la matière (Gold Panda ou Machine Drum). Le résultat est une musique vibrante pleine de soul  qui renouvelle intelligemment un genre souvent gâché par les clichés mainstream.

Quand 2 beatmakers de génie décident de s’associer pour chambouler la bass music ça donne TNGHT. D’un côté Lunice, producteur montréalais, révélé par ses productions pour Azaelia Banks et de l’autre Hudson Mohawke, poulain warp qui marie electro banging et hip hop minimal. Le résultat est une bombe sale réputée pour ses live incendiaires. Pour beaucoup, ils furent le meilleur concert des dernières Transmusicales et tout le monde leur court après (de Kanye West à Diplo). Un premier concert à Paris !

Remarqué avec un album précurseur sorti en 2005 sur le label référence Warp, Jackson avec son approche « dada disco » a influencé toute une vague électronique (Simian Mobile Disco en tête). Avec un nouvel album en 2013, produit par l’omniprésent Zdar, Jackson devrait reprendre sa place à l’avant-garde electro sans aucun souci.

 

En marge des concerts, le festival n’oublie ni les petits, ni les labels :

Little Sonique propose cette année encore des activités riches en rencontres et en découvertes musicales, tout au long du week-end avec des goûters, des ateliers et des concerts.

En résonance aux scènes extérieures de Villette Sonique dans les jardins, le Village Label  soutient des structures et des collectifs investis pour les musiques indépendantes, en mettant à leur disposition des stands et une scène pour des showcases de groupes. Face aux mutations actuelles de l’industrie musicale, le VILLAGE LABEL de cette édition 2013 sera représenté par de nouveaux acteurs du paysage musical contemporain. Un point de rencontre et un moment incontournable du festival, tant pour les professionnels que pour les publics, qui complète le parcours et la programmation de Villette Sonique.

 


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