Salif Keita + Mélissa Laveaux (Carreau du Temple)

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Dans le cadre du week-end d’ouverture, « le Corps sous toutes ses coutures », Salif Keita, l’ambassadeur de la musique malienne, viendra faire vibrer pour la première fois les Halles du Carreau du Temple avec en première partie, le concert de Mélissa Laveaux.

Pour cette soirée exceptionnelle, le prince Mandingue à la voix d’or Salif Keita nous offre une version originale et acoustique de son prochain album. A découvrir pour la première fois sur la scène du Carreau ! Une nuit sauvage dans la douceur acoustique d’un folk langoureux et chaloupé, avec la première partie de la jeune Canadienne d’origine Haïtienne Mélissa Laveaux.

Lorsque Salif Keita, noble de naissance, chante et dédie, à la manière d’un griot, le morceau Mandjou au président guinéen Sékou Touré, il bouleverse totalement la riche tradition dont il est issu. Tout au long de ces douze minutes épiques, Salif Keita inverse en effet non seulement les codes sociaux de l’espace mandingue, mais donne à l’Afrique de l’Ouest son premier véritable tube. Publié en 1978, Mandjou est un véritable tour de force enregistré à Abidjan, où se sont établis Les Ambassadeurs, devenus pour l’occasion Ambassadeurs Internationaux, la formation malienne dont Salif est alors le chanteur vedette.

Depuis la métropole ivoirienne, Salif commence son ascension vers les sommets grâce à ce premier succès panafricain. Comme son modèle vocal, le grand griot guinéen Sory Kandia Kouyaté, Salif s’imprègne de l’esthétique, du vocabulaire et des louanges des griots sur Mandjou, morceau monumental qui précipite l’avènement d’une musique africaine à portée internationale. Les congas jouent un motif cubain alors que les cuivres exécutent des arabesques exquises, tout en étant solidement ancrés dans la roche rouge du pays mandingue.

« Je suis un noir, ma peau est blanche et moi j’aime bien ça, c’est la différence. Je suis un blanc, mon sang est noir, moi j’adore ça, c’est la différence qui est jolie », chante-t-il sur La différence. Tout est dit dans cet hymne à la tolérance, avec lequel il exprime parfaitement ses convictions artistiques qui touchent à l’universel, loin des louanges serviles de ses grands débuts.

https://www.youtube.com/watch?v=XE-ABhGCIL8

C’est une douce révolution. Si Mélissa Laveaux n’a rien escamoté de l’identité très forte dessinée par un premier album acclamé (Camphor And Copper, 2008), elle s’est aujourd’hui réinventée. À la douceur acoustique d’un folk langoureux et chaloupé, la jeune femme préfère à présent l’énergie plus sophistiquée d’une pop percutante et irrésistible. L’écriture est toujours aussi personnelle, la voix toujours aussi sensuelle et juvénile, mais les orchestrations explosent en un feu d’artifice inventif, qui fait la part belle aux rythmiques et à des sonorités plus synthétiques.

Mélissa Laveaux le confie sans difficulté : elle écoute beaucoup plus de musique qu’elle n’en écrit. Cela informe ses chansons de milles nuances et influences parfaitement assimilées. L’étonnante reprise du Hash Pipe de Weezer s’impose comme la touche rock d’un album à l’éclectisme élégant : soul chantée d’une voix de velours (Dew Breaker), pépites énergétiques et élancées (Pretty Girls, Sweet Wood) ou tubes pop parfaitement balancés entre sonorités organiques et synthétiques (les incroyables Triggers et Generous Bones).


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