Festival Jazz à la Villette #2015

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Rendez-vous incontournable de la fin d’été, Jazz à la Villette revient du 3 au 13 septembre 2015. Comme chaque année, le festival rythmera la rentrée avec des concerts exceptionnels, et une programmation qui dépasse le jazz, et se joue des cases.

Les sons de l’Afrique vont résonner pendant toute cette édition 2015 du Festival. Entre Lagos et Bamako, partez à la rencontre de la légende Tony Allen, du réjouissant duo Ballaké Sissoko / Vincent Segal, du collectif réunissant Vieux Farka Touré et Idan Raichel et découvrez l’hommage détonnant rendu par des pointures de tous bords au nigérian William Onyeabor, figure méconnue mais ô combien mythique de l’afro-funk.

Nina Simone, Ornette Coleman, William Onyeabor, Sun Ra et Nat King Cole, ces diamants bruts ont marqué de leur voix, de leur instrument et de leur éclat des générations entières de musiciens. Cette édition 2015 de Jazz à la Villette offre l’occasion à une brochette de talents d’aujourd’hui de rendre hommage à leur idole en reprenant les pépites de leur répertoire.

Un avant-goût de cette nouvelle édition : Yaron Herman, Who is William Onyeabor?, Steve Coleman, Hommage à Nina Simone, Yasiin Bey aka Mos Def et bien d’autres…

 

Voici notre sélection :

THE TOURÉ-RAICHEL COLLECTIVE
SAMEDI 5 SEPTEMBRE 2015 20h – LE CABARET SAUVAGE

THE TOURE - RAICHEL COLLECTIVE

Son père aussi raffolait des rencontres inattendues. En 1991 et 1993, Ali Farka Touré avait enregistré coup sur coup deux disques magiques avec Taj Mahal puis Ry Cooder. Près de vingt ans après, son talentueux fiston, le guitariste malien Vieux Farka Touré, tombe par hasard dans un aéroport sur le pianiste israélien Idan Raichel. Le courant passe et les deux hommes décident d’improviser des Tel Aviv Sessions. Devenu depuis un véritable groupe transculturel, The Touré-Raichel Collective pratique le métissage spontané avec un naturel confondant : quand le piano sonne comme une douce kora, la guitare se lance soudain dans un fervent de blues oriental (et vice-versa). « La musique est universelle, il faut le démontrer, pas seulement le dire » clament-ils. Dont acte.

 

CÉCILE MCLORIN SALVANT / HUGH COLTMAN « SHADOWS – SONGS OF NAT KING COLE »
SAMEDI 5 SEPTEMBRE 2015 16:30 – SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE – PHILHARMONIE 2

CECILE MCLORIN SALVANT - HUGH COLTMAN

Hugh Coltman « Shadows – Songs of Nat King Cole »
Quand il était gosse, sa mère raffolait de Nat King Cole. Le répertoire du crooner disparu il y a cinquante ans a donc tout de la Madeleine de Proust pour Hugh Coltman. Dandy du rock classieux, artiste aux plusieurs vies (du blues de The Hoax aux équipées jazz avec Éric Legnini), chanteur au timbre faussement cristallin, le garçon sait mieux que personne qu’un crooner est bien plus qu’un type au costard impeccable. Car au-delà des « tubes » de Nat King Cole, c’est la face sombre et écorchée de l’immortel interprète de « Nature Boy » qui fascine Hugh Coltman. Dans cette quête aussi spirituelle que musicale, l’élégant Britannique a déjà également payé son tribute à une autre voix pleine d’histoire(s), le songwriter Nick Drake.

Cécile McLorin Salvant
Son timbre légèrement éraillé en a fait tomber plus d’un(e). De Wynton Marsalis à Archie Shepp en passant par Jacky Terrasson, son fan-club a fière allure. Lauréate en 2010 de la prestigieuse Thelonious Monk International Jazz Competition (le top du top des tremplins d’outre-Atlantique), Cécile McLorin Salvant impressionne par son swing renversant et son charisme terrassant. Héritière de Sarah Vaughan, Shirley Bassey, Bessie Smith et de toutes les travailleuses du chant clair-obscur, la jeune Franco-Américaine a le don pour redonner vie à des mélodies oubliées de l’histoire du jazz, de Valaida Snow à Bert Williams. A mille lieux de la diva easy listening, Cécile McLorin Salvant a tout simplement le chic pour rendre classe le classicisme. Ce qui n’est pas un mince exploit.

 

ARCHIE SHEPP, MELVIN VAN PEEBLES & THE HELIOCENTRICS
1RE PARTIE : SONS OF KEMET
MARDI 8 SEPTEMBRE 2015 20h – ESPACE CHARLIE PARKER – GRANDE HALLE DE LA VILLETTE

ARCHIE SHEPP - MELVIN VAN PEEBLES - THE HELIOCENTRICS

Archie Shepp, Melvin Van Peebles & The Heliocentrics
Tout le monde en avait rêvé, The Heliocentrics l’ont fait : réunir sur une même scène deux légendes de la culture afro-américaine, deux inlassables révoltés, deux inventeurs de formes libres. L’un des saxophonistes-clés de la Great Black Music, Archie Shepp, et l’un des cinéastes essentiels de la Blaxploitation, Melvin Van Peebles. Collectif britannique hanté par l’esprit frappeur de Sun Ra, The Heliocentrics ont escorté pendant des années le maestro de l’éthio-jazz, Mulatu Astatké. Aux côtés d’Archie Shepp et de Melvin Van Peebles, ils continuent leur inestimable rôle de passeur entre les générations. Avec cette création mondiale placée sous le signe du jazz insoumis, de la poésie éruptive et du futurisme nébuleux, c’est tout un pan de l’histoire des États-Unis qu’ils convoquent (première représentation de The Last Transmission publié par le label Los Angeles Now Again à l’automne 2014, écrit par Melvin Van Peebles et mis en musique par The Heliocentrics).

1re partie : Sons of Kemet
Deux batteurs, un tubiste, un clarinettiste-saxophoniste : le casting de Sons of Kemet sort de l’ordinaire. Et pour cause : il est à l’image de la musique de cette fanfare de poche gorgée d’éthio-jazz comme de klezmer ou de psychédélisme. Mené par un complice des Heliocentrics, Shabaka Hutchings, ce quartet ardent réinvente à sa manière les folklores de la diaspora africaine. Un road-trip ébouriffant.

 

YASIIN BEY LIVE BAND FEAT. ROBERT GLASPER EXPERIMENT / TONY ALLEN
MERCREDI 9 SEPTEMBRE 2015 20h – NEF NORD – GRANDE HALLE DE LA VILLETTE

YASIIN BEY LIVE BAND FEAT. ROBERT GLASPER EXPERIMENT / TONY ALLEN

Tony Allen
Sans lui, l’afro-beat serait franchement bancal. Et pour cause : il fut l’architecte rythmique de cet art au groove politique et à la poésie hypnotique. Du haut de ses 75 printemps, le batteur légendaire de Fela Kuti n’est pourtant pas du genre à se reposer sur ses lauriers : « je veux toujours jouer quelque chose d’impossible » affirmait-il encore récemment.

Yasiin Bey live band featuring Robert Glasper Experiment
Loin du loup solitaire, Yasiin Bey (aka Mos Def) provoque sans cesse les rencontres du troisième type. Que ce soit avec son alter ego Talib Kweli (et leur duo Black Star), les rockeurs-bluesmen de The Black Keys, le Gorillaz de Damon Albarn ou encore l’incontournable Kanye West, le New-Yorkais s’est imposé comme une figure capitale du hip-hop engagé et éclectique. Depuis quelques années, son complice de jeu favori s’appelle Robert Glasper. Il faut dire que le groove urbain et psyché du pianiste texan fan de Radiohead et de J Dilla se pacse à merveille avec le flowlumineux du rappeur-acteur.


BALLAKÉ SISSOKO & VINCENT SEGAL
1RE PARTIE : LEYLA MCCALLA
MERCREDI 9 SEPTEMBRE 2015 20h – SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE – PHILHARMONIE 2

BALLAKE SISSOKO & VINCENT SEGAL - 1ERE PARTIE : LEYLA MCCALLA

Ballaké Sissoko & Vincent Segal
La force des grands duos, c’est de savoir ne faire qu’un. Et l’équipe formée par Ballaké Sissoko et Vincent Segal est de cette trempe. Depuis 2009 et la sortie de Chamber Music, le joueur de kora et son ami violoncelliste semblent indissociables. « Aujourd’hui, quand on joue, on se comprend sans même se parler : un simple regard suffit. On a le cœur ensemble » affirment-ils. Récompensé par une Victoire du Jazz en 2010, le duo propose une musique épurée au possible et renversante de beauté. Dans un dialogue habité, leurs instruments fusionnent pour générer des mélodies sans frontières. Musique classique africaine ? Folklore européen ? Improvisations méditatives ? Il y a un peu de tout ça et plus encore dans le tout-monde de Ballaké Sissoko et de Vincent Segal.

1re partie : Leyla McCalla
Ex-membre de Carolina Chocolate Drops, cette jeune Néo-Orléanaise a tout de l’oiseau rare. Violoncelliste capable d’aller jouer des suites de Bach dans la rue, chanteuse élégante qui jongle entre anglais et créole, compositrice admiratrice des poèmes de Langston Hughes, Leyla McCalla habite littéralement ses chansons. De pures petites pépites folk et blues, aussi brutes que délicates.

 

ATOMIC BOMB : WHO IS WILLIAM ONYEABOR ?
AVEC NOTAMMENT SINKANE, MONEY MARK (BEASTIE BOYS), PAT MAHONEY (LCD SOUNDSYSTEM), LUKE JENNER (THE RAPTURE), JAZ WALTON (ANTIBALAS),…

VENDREDI 11 SEPTEMBRE 2015 20h – ESPACE CHARLIE PARKER – GRANDE HALLE DE LA VILLETTE

ATOMIC BOMB - WHO IS WILLIAM ONYEABORjpg

Qui est William Onyeabor ? Un Robert Wyatt nigérian ? Un Shuggie Otis africain ? Un Fela Kuti électronique ?

Depuis la réédition de ses disques des années 1970 et 1980 par le label de David Byrne (Luaka Bop), le nom de ce pionnier des synthétiseurs circule de bouche en bouche comme un obscur objet du désir. Devenu pasteur, le Nigérian refuse de revenir sur cette période ultra créative, frustrant malgré lui tous ceux qui se sont pris sa musique comme une claque, de Damon Albarn à Carl Craig. Aussi politisée que dansante, son œuvre ne pouvait rester confinée à la sphère discographique. Certains de ses fans comme Sinkane ou Pat Mahoney de LCD Soundsystem ont donc décidé de créer un orchestre all-star pour diffuser la bonne nouvelle : Onyeabor est un génie.


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