Fado métissé d’António Zambujo (Institut du Monde Arabe)

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Vous n’êtes pas disponible le 8 février pour le festival Au Fil des Voix ? L’Institut du Monde Arabe accueille aussi António Zambujo, le 6 avril 2013.

C’est une voix tendre qui chante ses chansons comme si elle récitait des contes au coin du feu. Intimiste et captivant, António Zambujo est une figure de la jeune scène portugaise du fado et autres genres assimilés. A la guitare, il donne au spleen sombre de Lisbonne une couleur bleue, comme celle du jazz. Il ouvre un nouveau chemin à la saudade traditionnelle lisboète, aux origines mystérieuses, dominée ces dix dernières années par des voix féminines, en y introduisant des sonorités d’ailleurs, du Brésil, par exemple – juste retour des choses puisque, dit-on, le fado aurait entre autres des racines brésiliennes : António a réuni pour son album des compositions de Vinícius de Moraes (1913-1980), Baden Powell (1937-2000) et Márcio Faraco, valeur montante de la nouvelle scène bossa nova brésilienne.

Né en 1975 à Beja, dans l’Alentejo, au sud du Portugal, António Zambujo a grandi avec les chansons traditionnelles d’hommes, ces fameux canções do Alentejo qui sont souvent des chants de travail issus d’une longue maturation entre cultures romaine, chrétienne, arabo-musulmane, berbère ; rappelons que Beja, ancienne cité romaine, était devenue un centre culturel arabe. Dès ses huit ans, António étudie la clarinette et se passionne pour le fado, que la révolution des Œillets d’avril 1974 avait relégué durant ses premières années en arrière plan, au prétexte qu’il avait un peu trop servi d’opium du peuple sous la dictature salazariste. Aujourd’hui, Zambujo est fier de cet art populaire qui a aussi acquis les intellectuels et auquel il apporte sa sensibilité envoûtante, une ouverture aux équilibres funambules et délicats.


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