Royal Affair
/ Cinéma
Évènement passé
Réalisateur : Nikolaj Arcel
Casting : Mads Mikkelsen, Alicia Vikander, Mikkel Boe Folsgaard...
Sortie dans les salles françaises le 21 novembre 2012 – Danemark – 2h16
Mads Mikkelsen est décidément à l’honneur, puisqu’également à l’affiche dans La Chasse. Une fresque historique & politique étonnante ! Ours d’Argent du meilleur scenario à la Berlinale 2012. Et Ours d’Argent du meilleur acteur pour le roi (Mikkel Boe Følsgaard).
Danemark 1770. La passion secrète que voue la reine Caroline Mathilde au médecin du roi, l’influent Struensee, va changer à jamais le destin de la nation toute entière. Royal Affair relate une page capitale de l’histoire danoise, oubliée des manuels français. La relation amoureuse et intellectuelle entre Caroline Mathilde et Struensee, fortement influencée par les philosophes des Lumières, Rousseau et Voltaire en tête, conduira au renversement de l’ordre social établi, et annoncera les révolutions qui embraseront l’Europe vingt ans plus tard.
Quelques mots du réalisateur…
Comment vous est venue l’idée du film ?J’ai toujours été assez fasciné par les grands films épiques hollywoodiens des années 40 et 50 notamment à un âge où j’aurais dû être plus attiré par les films d’action. J’étais subjugué par des films comme autant en emporte Le Vent. Réaliser ce genre de film m’intéressait donc particulièrement. Après mon deuxième long métrage, je cherchais un sujet qui pourrait avoir cette dimension épique. Cette histoire s’est imposée naturellement. Au Danemark, l’histoire de RoyaL Affair est très populaire.
Comment avez-vous finalement réussi à porter cette histoire à l’écran ? D’une certaine manière, j’ai développé mes propres partis pris car la difficulté avec cette histoire, c’est qu’il s’agit non seulement d’une grande histoire d’amour mais aussi d’un thriller politique, il faut donc mélanger ces deux genres sans que cela ne devienne confus. Nous avons travaillé sur le scénario pendant 8 mois pour parvenir à un mélange entre passion et pouvoir.
Quels sont les principaux défis à relever pour adapter un sujet historique au cinéma ? Principalement tenir le budget. Un budget danois est insuffisant pour ce type de film. Par conséquent, j’ai dû être très pragmatique et très précis sur ce que je voulais réaliser. Etant donné qu’il s’agit d’un film à forte identité danoise, je savais que je ne pouvais pas faire Autant en emporte le vent ou Le pont De La riviere Kwai. Le principal pari pour nous, d’un point de vue créatif, était de repenser le film historique à la scandinave. Ces films étaient plutôt lents, et proches de la réalité historique, pas assez modernes. Pour faire entrer le film historique scandinave dans le nouveau millénaire, il a fallu opter pour un traitement du film résolument contemporain.
Vous avez tout de même conservé certains faits historiques ? Compte-tenu de la popularité de ces événements dans l’Histoire danoise, nous avons respecté les faits tout en nous autorisant quelques libertés dramaturgiques.
Pourquoi avez-vous choisi Mads Mikkelsen, Alicia Vikander et Mikkel Boe Følsgaard pour les rôles du docteur Struensee, de la reine et du roi ? J’ai tout de suite pensé à Mads pour le rôle de Johann Struensee. Il était parfait pour le rôle : il est intelligent et il y a aussi quelque chose de mystérieux et de séduisant chez lui, totalement crédible dans le rôle de l’amant de la jeune reine. J’ai eu la chance de découvrir Alicia en qui j’ai retrouvé ma vision de la reine Caroline Mathilde. A propos du rôle de Christian Vii, je songeais à plusieurs comédiens.
Christian est un personnage essentiel et difficile à interpréter. Qui est-il ? un peu fou, drôle, sombre ? il a toutes ces facettes en lui. il fallait quelqu’un de totalement nouveau pour l’interpréter. Ma directrice de casting m’a alors montré un enregistrement qu’elle avait fait avec Mikkel Boe Følsgaard, qui était aussi juste qu’impressionnant.
Vous avez tourné le film en République Tchèque. Comment avez-vous réussi à y transposer le Danemark du XVIIIème siècle ? Au Danemark, les châteaux ont été fortement rénovés et ont aujourd’hui un aspect presque moderne. A Prague et dans les alentours, nous avons trouvé les décors idéaux : rues, châteaux et maisons qui représentaient parfaitement le Copenhague du XVIIIème siècle.
Le film bénéficie également de l’apport d’un compositeur récompensé aux Oscars, Gabriel Yared. Comment est-il arrivé sur ce film ? J’étais préoccupé par la musique et la bande son du film. C’est vraiment difficile de faire une bonne musique de film d’époque et nous n’avons pas tant de compositeurs attirés par le mélodrame ou le romantisme au Danemark, ou même en Suède et en Norvège.
A chaque fois que l’on me présentait un compositeur, je disais toujours à mes producteurs que je voulais que cela ressemble plus au travail de Gabriel Yared. C’est le compositeur du Patient Anglais dont j’adore la musique, et que j’écoutais d’ailleurs lorsque j’écrivais le scénario. Ils ont donc fini par le contacter.
Je l’ai rencontré à Paris et lui ai parlé de l’histoire et de nos ambitions. Il a alors accepté d’écrire le thème principal du film. J’étais ravi ! C’est un honneur d’avoir pu travailler avec lui et son co-compositeur Cyrille Aufort.
Quel est le thème principal de cette histoire ? En quelques années, à la fin du XVIIIème siècle, des événements majeurs ont eu lieu au Danemark. Le médecin de province Johann Struensee arrive à la Cour, devient l’amant de la reine, le meilleur ami du roi et gagne progressivement en influence. Il guide les décisions du roi pendant près d’une année. Durant cette période, il modernise le pays tout entier.
Struensee était un révolutionnaire qui engagea des réformes extraordinaires en un laps de temps très court. Malheureusement tout cela termina tragiquement. A la fin des années 1760, il avait amorcé une mutation profonde du pays, qui, sous l’impulsion du mouvement des Lumières, allait gagner l’ensemble de l’Europe.
Que peut-on retenir aujourd’hui de cette histoire ? Johann Struensee était un véritable visionnaire pour son époque. Je pense que c’est ce qui manque parfois dans la politique moderne. C’était un homme très simple, un médecin de province qui regarda le monde et se dit : «Quelque chose ne va pas, les riches sont de plus en plus riches, et les pauvres de plus en plus pauvres». Parce qu’il a eu ensuite accès au pouvoir, il a décidé d’essayer de tout changer et d’appliquer les idées des philosophes français rousseau et Voltaire avant même que ces idées n’influencent la révolution française.
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Pays :
Danemark ScandinavieContinent(s) :
Europe