Rayahzone (Quai Branly)

On avait beaucoup aimé « Ali » il y a quelques années au théâtre du Rond-Point. Retrouvons donc les frères Thabet au musée du Quai Branly, pour Rayahzone, du 28 au 30 mars 2014.

Longue invitation à la méditation, équilibres qui se cherchent, Rayahzone est une ode à la fraternité. Pour ce premier spectacle conçu à deux, les frères Thabet puisent l’inspiration à la source de leurs pratiques artistiques, au coeur du répertoire musical de leur pays d’origine, la Tunisie, et explorent une spiritualité qui passe par la transe et par le souffle.

Dans une cour que l’on imagine nichée au cœur d’une médina d’Afrique du Nord, une voix s’élève. Seule, invisible d’abord. Cinq chanteurs soufis tunisiens surgissent un à un sur le plateau. Égrenant une litanie lancinante et pénétrante, leur ballet indolent croise celui, troublant, des trois danseurs. Le premier est droit et grave comme la raison, le deuxième incarne toutes les folies de l’homme. Masqué par le crâne décharné d’un animal, le troisième vole presque sur ses béquilles. Il joue une mort glaçante mais aussi étrangement vivante.

Danseurs et circassiens, Ali et Hèdi Thabet, frères belgo-tunisiens, créent ici leur premier opus en commun, rejoints par Lionel About. De figures acrobatiques en déambulation, de mouvements fluides en étreintes, leurs trois corps ne font plus qu’un, offrant l’harmonie parfaite à l’idée de fraternité, d’équilibre et de force.