Lotte Van den Berg – Agoraphobia

Dans le cadre du festival Paris Quartier d’Eté

Sommes-nous seuls quand nous sommes au milieu de la foule ? Prenons-nous seulement le temps de nous regarder, de nous écouter ? Et quand bien même nous réussirions à nous entendre, cela signifie-t-il que nous parvenons à nous parler ? De ces questions amplifiées par la technologie et l’affolement des métropoles urbaines, Lotte van den Berg a tiré un moment de théâtre qui force le spectateur hors de ses retranchements.

“Est-ce que tout le monde ressent la même chose ? Ou est-ce que c’est seulement moi ?”

Avant, au moins, les choses était claires : quand on croisait quelqu’un qui parlait tout seul, c’était un fou. Sauf que ça s’est compliqué : désormais, quelqu’un qui parle seul parle peut-être à quelqu’un d’autre, via une oreillette, un SMS… Mais lui parle-t-il vraiment ? Et est-ce moins fou pour autant ? Se pourrait-il que nous soyons devenus collectivement malades, accrochés à nos téléphones, retranchés dans nos casques, vissés à nos écrans ? Présenté en plein air sur une grande place publique au centre de la ville, Agoraphobia se saisit des outils de l’isolement pour faire advenir un moment de théâtre qui devient peu à peu l’occasion d’une réflexion collective. Sur leur téléphone portable, les spectateurs suivent à distance les paroles d’un homme qui semble parler tout seul… Jusqu’à ce qu’il s’adresse directement à eux et les associe à sa contestation solitaire, sa revendication adressée à la société. Les questions se retournent alors, dépassant la durée d’une représentation : quand cesse-t-on d’être spectateur pour devenir acteur ? Quand et comment s’implique-t-on, dans le monde, avec les autres ?

“Agoraphobia a été créé en réaction au relâchement du tissu social, à partir du besoin de s’exprimer sur ce sujet en tant qu’individu et en tant que société”, explique la metteur en scène Lotte Van den Berg, qui a imaginé ce spectacle des solitudes urbaines comme une œuvre itinérante : le spectacle – déjà présenté à New York et Amsterdam – existe en cinq langues, et a été conçu pour être interprété par cinq comédiens différents sur les places publiques de diverses grandes villes d’Europe. À croire que la solitude et le silence des foules sont les choses les plus faciles à traduire, et qu’au-delà des couleurs locales, rien ne nous unit plus que ce qui s’impose pour nous séparer.

Informations Pratiques liées aux représentations :

Le mercredi 31 juillet 2013 à 20h15: Pantin – Mail Charles de Gaulle (93)
Le jeudi 1 août 2013 à 18h: Gare du Nord (10e)
Le vendredi 2 août 2013 à 19h: Place de la République (3e, 10e et 11e)
Le samedi 3 août 2013 à 18h: Fontaine des Innocents (1er)
Le dimanche 4 août 2013 à 17h: Les Berges (7e)