Le Centaure et l’Animal

« Revenir à ma forme primitive fut pour moi une douleur si grande que, pendant des nuits, j’en pleure encore. »
Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont

Pour Bartabas, cette nouvelle aventure, créée pour les scènes de théâtre (le spectacle a été diffusé à Chaillot fin 2010), est l’occasion de se confronter au langage intelligible et de poursuivre sa quête d’un « verbe à cheval ».

Après les vers de Victor Segalen « poète du voyage », empruntés lors de la création d’Entraperçu au Théâtre du Châtelet, Bartabas écoute la voix de Lautréamont dans Les Chants de Maldoror.

La rencontre de Bartabas avec Ko Murobushi, l’un des artistes des plus célèbres du Japon comme l’héritier des règles de Tatsumi Hijikata, à l’origine du Butô, se présente comme une aventure artistique qui examine les frontières et les passages entre deux univers sensibles et exceptionnels. Cette oeuvre sonde aussi la question de l’animalité et de la relation entre l’homme et l’animal.

L’intense profondeur de la danse de Ko Murobushi et la force poignante du geste équestre de Bartabas nous ouvrent un continent inattendu qui nous propulsent dans un temps et un espace mythique d’une profonde et rayonnante beauté. Un spectacle de Bartabas propulse souvent le spectateur dans un voyage imaginaire à la fois éblouissant et tourbillonnant.