J’ai mal à l’Algérie

/ Arts Vivants

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La Cité Nationale de l’Histoire et de l’Immigration présente un cycle de lectures conçu par Sophie Lahayville, qui fait dialoguer quatre auteurs (Albert Camus, Germaine Tillion, Mouloud Ferraoun et Denis Guénoun) sur l’Algérie et sa guerre d’indépendance, et dirigé par François Rancillac.

Albert Camus écrivait « … j’ai mal à l’Algérie, en ce moment, comme d’autres ont mal aux poumons »

Les formes les plus simples sont parfois les plus justes. C’est en tout cas le parti pris par Sophie Lahayville, comédienne, qui propose une série de lectures, fruit d’une résidence en 2012 à la Cité.
Pas de prise de position univoque mais des combats intellectuels déterminés bien que nuancés, combats menés par la plume de l’écrivain, du journaliste, de l’ethnologue, complétés par des extraits d’Un Sémite, un hommage de Denis Guénoun à son père, juif pied-noir qui embrasse intellectuellement la cause de l’indépendance.

Vendredi 12 avril à 20h : Albert Camus, Noces et L’Été, extraits choisis.

Dans une langue vibrante, dense, sensuelle, poétique, Albert Camus chante la beauté de l’Algérie, le bonheur d’exister que lui donne ce pays. Oran, Alger, Tipasa, Djemila, nous partons en voyage dans l’Algérie d’avant-guerre. Il nous dit l’air bouillonnant, la clarté tranchante, la douceur captivante, la joie de vivre, le vacarme et le silence, les passions et l’ennui, le caractère propre à chacun de ces lieux, leur charme singulier.
Noces et L’été regroupent plusieurs essais écrits par Albert Camus entre 1936 et 1953.

Samedi 13 avril à 20h : Germaine Tillion et Mouloud Feraoun, lecture croisée, dramaturgie Sophie Lahayville.
Germaine Tillion, ethnologue, effectue sa première mission en 1934 dans l’Aurès, en Algérie. De retour à Paris en 1940, elle regagne la zone libre pour entrer dans la Résistance.Trahie en 1942, elle est déportée au camp de Ravensbrück. Au début de la guerre d’Algérie, missionnée par l’État français, elle travaille au sein du cabinet de Jacques Soustelle. Elle crée les Centres sociaux pour donner aux plus défavorisés une scolarisation élémentaire ainsi qu’une aide sanitaire et administrative.
Mouloud Feraoun, romancier et instituteur, est nommé inspecteur des Centres sociaux en 1960. Dès 1955, il consigne dans un journal les allures du cauchemar qui s’emparent peu à peu de la vie quotidienne en Kabylie. Il raconte l’arrivée des premiers contingents militaires, l’organisation du maquis, les rouages du désespoir, de la peur et de la violence, la torture, la survie de celles et ceux qui, comme lui, sont pris dans l’étau des menaces, entre les pressions du FLN et celles de l’armée française. Quatre jours avant les accords d’Évian, il est assassiné, avec cinq autres de ses collègues, par un commando de l’OAS.
Cette lecture met en perspective le témoignage de l’écrivain avec les réflexions de l’ethnologue.
Discussion à la suite de la lecture avec Nelly Forget, ancienne collaboratrice de Germaine Tillion, Emilie Sabeau-Jouannet, nièce de G.Tillion et Anise Postel-Vinay, compagne de déportation de G.Tillion, et, sous réserve de confirmation, des membres de la famille Feraoun.

Dimanche 14 avril à 16h : Denis Guénoun, Un Sémite, extraits choisis.
Avec son récit Un sémite, Denis Guénoun nous entraîne dans les pas de son père, un homme dont la vie a été traversée par les nombreuses contradictions de l’histoire franco-algérienne. Soldat dans l’armée du Levant, révoqué par l’Éducation nationale en tant que juif, rappelé sous les drapeaux en 1943, il retrouve ensuite la permission d’enseigner. Aux moments des événements qui marquent le début de la guerre d’Algérie, ses idéaux républicains, ses élans pour l’équité et la vérité, son lien fraternel avec le peuple algérien, son amour pour la terre algérienne, le mènent inévitablement à œuvrer pour l’Indépendance.
Lecture en présence de l’auteur.

Réservations
01 53 59 64 30 – reservation@histoire-immigration.fr


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