Musée de l’Orangerie

/ Espaces culturels

Installé au coeur des Tuileries, le Musée de l’Orangerie organise de très belles expositions temporaires, et c’est aussi l’occasion de découvrir les Nymphéas…

Comme son nom l’indique, le musée de l’Orangerie est installé dans une ancienne orangerie, édifiée en 1852 par l’architecte Firmin Bourgeois et achevée par son successeur, Ludovico Visconti pour y abriter les orangers du jardin des Tuileries.

Utilisé par la Troisième République comme dépôt de matériels, salle d’examens ou lieu d’hébergement pour soldats mobilisés, cadre polyvalent de manifestations sportives, musicales ou patriotiques, d’expositions industrielles, canines, horticoles, ainsi que de rares expositions de peinture, il est finalement attribué en 1921 à l’administration des Beaux-arts, qui compte en faire, comme de son voisin le Jeu de Paume, une annexe du musée du Luxembourg, prédécesseur de notre musée national d’Art moderne.

Claude Monet choisit d’y installer le grand ensemble mural des Nymphéas, auquel il travaille depuis 1914 et dont il a amorcé dès 1918 le don à la France.

Jusqu’à la fin des années 1970, un brillant programme d’expositions continue à faire de l’Orangerie -en attendant l’entrée effective de la Collection Jean Walter et Paul Guillaume et le triomphe tardif des Nymphéas– un des hauts-lieux culturels de Paris. Puis la roue tourne. De nouvelles et puissantes institutions (galeries nationales du Grand Palais, Centre Pompidou, musée Picasso, musée d’Orsay…) occupent le devant de la scène et font paraître l’Orangerie bien désuète. De plus, l’entrée de la Collection Jean Walter et Paul Guillaume à la mort de Domenica immobilise la totalité de l’étage, ne permettant plus que de minuscules expositions. Mal aimée des pouvoirs publics, de plus en plus dégradée, l’Orangerie est-elle vouée à s’effacer ? Mais le public ne l’entend pas ainsi et ce petit musée sans espace et sans moyens passe en moins de quatorze ans (1984-1998) de quelque 200 000 à plus de 500 000 visiteurs annuels !

C’est dans ce contexte qu’une action persévérante parvient à convaincre l’Administration des atouts méconnus de l’Orangerie et qu’un projet de complète rénovation voit le jour. Il est fondé sur une juste appréciation de la spécificité des collections, du propos de leurs fondateurs et de leurs consonances avec le génie du lieu, comme des raisons de leur fréquentation inattendue et de leur potentiel en termes d’action culturelle. Les travaux (2000-2006) sont menés en étroite collaboration avec l’auteur du projet, Pierre Georgel, par l’architecte Olivier Brochet (de l’agence Brochet/Lajus/Pueyo) pour l’aménagement intérieur, et, pour l’extérieur, par l’architecte en chef des monuments historiques, Michel Goutal. Les Nymphéas retrouvent la lumière du jour et un environnement en accord avec leur sens, la Collection Jean Walter et Paul Guillaume affirme son identité historique et esthétique, l’architecture du Second Empire redevient lisible… et le public jouit enfin de conditions d’accueil dignes de sa fidélité et de sa ferveur.



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