Musée de Cluny – Musée national du Moyen Âge

/ Espaces culturels

L’hôtel particulier actuel fut construit à partir de 1485 par Jacques d’Amboise, abbé de Cluny issu d’une des familles dominantes de la fin du XVesiècle. À la tête de l’ordre clunisien, le jeune abbé fit bâtir un bâtiment destiné à magnifier son statut : matériaux coûteux, plan complexe, décor opulent.

Lieu de résidence et de représentation, l’hôtel des abbés s’adosse et se mêle intimement aux thermes gallo-romains qui occupent l’ouest de la parcelle. La subsistance de ces imposants bâtiments antiques et leur intégration ne sont pas une singularité ; la dimension économique du projet architectural l’explique en partie. Il aurait été très dispendieux de détruire ces édifices antiques pour obtenir un terrain dégagé, d’engager des coûts de main-d’oeuvre colossaux sans pouvoir par ailleurs vendre les matériaux récupérés. Le maître d’œuvre s’accommoda donc de ces contraintes et les tourna avec génie à son avantage.

Construit en style gothique, l’hôtel des abbés de Cluny adopte le parti d’une demeure d’exception, l’hôtel particulier, formule architecturale urbaine qui connaîtra un formidable succès durant tout l’Ancien Régime.

Après la Seconde Guerre mondiale, le parcours est entièrement repensé. Tandis que les œuvres antiques sont présentées dans le frigidarium des thermes, les objets médiévaux sont exposés selon un fil thématique, inspiré par le Livre des métiers d’Étienne Boileau, écrit à la fin du règne de saint Louis. En 1977, la création du musée national de la Renaissance au château d’Ecouen entraîne le transfert de plus de 5000 objets. La découverte fortuite des têtes de la galerie des rois de Notre-Dame de Paris en 1977 donne lieu à l’aménagement d’une nouvelle salle pour les accueillir.

Aujourd’hui, un projet est en cours pour redéployer les collections et rationaliser les circulations et l’articulation entre les diverses entités, sans dénaturer le caractère unique de la demeure médiévale et des thermes antiques. Le nouvel écrin des tapisseries de La Dame à la licorne marque le premier pas vers ce nouvel épisode de la vie du musée.



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