Yoon Ji-Eun – Mirage

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Maria Lund accueille dans sa galerie rue de Turenne les oeuvres de l’artiste coréenne Yoon Ji-Eun. Ses œuvres sur bois sculpté et ses dessins dépeignent la vie ordinaire, celle des rites et des jours qui se ressemblent, la ronde des tâches quotidiennes où s’oublient les personnages, dans un environnement riche en couleurs, volumes et perspectives.

Ici on tourne, comme dans nombre de danses traditionnelles où l’on se donne la main en cercle dans un mouvement à l’infini… Il règne une impression de flottement, de pause dans toutes ces activités qui ont été accomplies et qu’il faudra répéter encore et encore : les montagnes de linges à agrandir ou à réduire, les cordes à linge suspendues à remplir ou alléger et les sentiers tracés à parcourir… L’échelle et la nature des paysages varient constamment, des scènes miniatures juxtaposées aux topographies monumentales ; d’une nature parfaitement reconnaissable, l’oeil passe à des formes strictement géométriques, comme des références à un discours d’arts plastiques. On trouve aussi des petits motifs rouges et bleus – des anaglyptiques, dessinés d’une telle façon qu’ils sont potentiellement tridimensionnels. Des mondes dans des mondes dans des mondes…

La dimension temporelle et la répétition incessante d’actes banals sont des éléments constitutifs de l’oeuvre de Yoon Ji-Eun. Son choix du bois et du bois stratifiés comme matières de prédilection n’est pas anodin, car l’écoulement du temps y est inscrit aussi bien dans les couches superposées que dans le dessin des veines en surface.

Les situations décrites dans les oeuvres de Yoon Ji-Eun s’inspirent souvent de photos où elle se met en scène, ou d’images qu’elle trouve. Elles s’organisent autour d’une figure féminine aux yeux bandés qui n’est autre que l’artiste elle-même. Les yeux bandés symbolisent le sentiment d’isolement et de solitude de la jeune femme qui s’est retrouvée cloitrée avec un nourrisson, dans un pays qui n’est pas le sien. La figure évolue dans les paysages, un filet vide sur le dos ou en train de délimiter une chaine de montagnes avec ce même filet, ou bien devant un livre ouvert offrant des paysages différents… S’agit-il d’une interrogation de la notion d’appartenance, de la définition d’un territoire ? Les questions d’identité et de repères sont sous-jacentes dans l’oeuvre de Yoon Ji-Eun.

Née en 1982 en Corée du Sud, Yoon Ji-Eun vit et travaille en France, où elle a déjà beaucoup exposé : elle est venue y compléter sa licence d’arts plastiques

Le vernissage se tiendra le samedi 16 mars de 17h à 20h


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