William Klein / Fashion+Klein

(Galerie Polka)


/ Expositions

Évènement passé

Après avoir montré ses images de New York, Paris, Rome ou Tokyo, la galerie Polka est heureuse de présenter sa première rétrospective de William Klein sur la mode. Plus de soixante photographies et « contacts peints », retraçant plus de soixante ans de travail. Jusqu’au 15 janvier 2022.

(>>> Attention la Galerie Polka est fermée pendant les fêtes, réouverture le 4 janvier 2022)

C’est en 1954 qu’Alexander Liberman, directeur artistique de « Vogue », repère le photographe américain, français d’adoption. A cette époque, Klein présente des photogrammes au Salon des réalités nouvelles à Paris. Liberman voit dans ces premiers travaux, très loin des photographies glamour de « Vogue », une écriture nouvelle. Il propose au jeune artiste de financer son projet de journal photographique sur New York en échange de contributions pour le magazine américain. Klein revient photographier sa métropole natale – il a grandi à la frontière de Manhattan et de Harlem. Un travail personnel qui deviendra « Life Is Good & Good for You in New York », livre sorti en 1956 en France, récompensé par le Prix Nadar en 1957 et aujourd’hui considéré comme un ouvrage photographique révolutionnaire.

Aucune règle, aucun code, tout est alors possible. Klein sort les mannequins des studios et de leur éclairage classique pour les plonger dans les rues bruyantes de New York, Rome ou Paris. Avec lui, la mode prend vie, s’exprime sur les trottoirs et les visages. « Je n’ai pas inventé la photo de mode dans la rue. Mais je l’ai poussée plus loin en utilisant un téléobjectif. Je lâchais les filles au milieu de la circulation et je me mettais à distance, parfois à 150 mètres d’elles. Comme ils ne me voyaient pas, des mecs se permettaient de draguer les modèles. » Naîtront des photographies iconiques comme « Nina + Simone, Piazza di Spagna », réalisée à Rome en 1960. Le photographe n’hésite pas non plus à se servir de magasins abandonnés comme décor de son studio imaginaire. Il les recrée en fonction des modèles et de leur tenue. Comme la célèbre « Barber Shop » (New York, 1962) : une boutique rose bonbon devant laquelle les robes verte et rouge resplendissent, à côté d’un élégant barbier noir assis en vitrine.

 

« J’essayais de pousser les gens à se dépasser, avouait Alexander Liberman, et je voulais que Bill préserve dans ses photos de mode un peu de la violence de ses travaux personnels. » Celui qui a travaillé avec de grands noms comme Horst P. Horst, Cecil Beaton ou encore Erwin Blumenfeld et qui a su repérer en Klein un nouveau talent disait : « Une photographie de mode n’est pas une photographie de robe, mais la photographie d’une femme. » Et William Klein savait faire parler les femmes. Elles fument sans gants, boivent ou dansent dans la rue. Des femmes très libres. L’artiste est un précurseur.

Pour l’exposition « Fashion + Klein », la galerie Polka présente en grande partie des photographies inédites, des « Fashion + Lights » où les jeux de lumière sont réalisés à la prise de vue pendant le temps de pose, des photographies couleur ou des portraits noir et blanc qui n’étaient pas sortis des tiroirs du studio depuis leur création pour « Vogue ». S’y ajoutent des films publicitaires, notamment le film réalisé pour Dim où des jeunes femmes dansent au son du célèbre « Papapapapapaaa », levant leur jupe pour révéler slips et collants. Enfin, toute l’exposition est rythmée par des « contacts peints » format XXL (220 cm de large), des pièces uniques où l’artiste mêle peinture – sa première formation – et photographies prises backstage lors de défilés.

« Fashion + Klein » est un festival de couleurs, de provocation où tout est une question de mode. Et si on demande au maître ce qu’il pense de la mode, il répond, toujours sans limite : « La mode ? Je m’en tape ! C’est du “bullshit” tout ça. » Et pourtant.

+ d'infos

Pays :


Continent(s) :