Terres — Copenhagen Ceramics invites

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Le projet « Nouvelles Vagues – La saison des jeunes curateurs » est l’occasion pour la Galerie Maria Lund de présenter une exposition qui relève d’une importance particulière pour elle.

En effet, la galerie se fait l’écho depuis bientôt dix ans d’un courant qui prend une ampleur certaine sur la scène actuelle : la céramique, matériau longtemps déconsidéré car associé aux arts décoratifs, connaît un vif regain d’intérêt auprès d’artistes contemporains. Ils l’ont libéré de ses aspects fonctionnels et décoratifs en l’abordant dans une démarche pleinement plastique. Terres, dont le commissariat est assuré par Margaux Brugvin, veut donner un aperçu de ce mouvement, de cette liberté nouvelle.
Cette exposition résulte d’une collaboration avec Copenhagen Ceramics, plateforme d’exposition imaginée par des artistes confirmés (Martin Bodilsen Kaldahl, Steen Ipsen et Bente Skjøttgaard), qui a déjà rencontré une attention internationale. En réunissant des plasticiens de différentes générations et en leur offrant un espace de liberté totale, ils ont créé une émulation dont les effets sont déjà visibles. Ainsi, avec leur exposition dans ce lieu, plusieurs artistes ont abandonné le contenant, base systématique de leurs explorations jusqu’alors. Terres veut rendre hommage à l’initiative des fondateurs de Copenhagen Ceramics,, en offrant encore plus de visibilité à la scène qu’ils défendent – que les artistes soient danois ou d’ailleurs.

Terres fait la part belle à des artistes expérimentés majeurs, avant-gardistes dans leur abandon de la tradition des arts appliqués pour laquelle ils étaient formés (Wayne Fischer, Bente Skjøttgaard, Martin Bodilsen Kaldahl, Karen Bennicke). Ils ont ouvert la voie et sont aujourd’hui reconnus par le milieu céramiste, par les amateurs et les spécialistes, mais peinent encore à trouver une place dans le paysage de l’art contemporain. L’exposition souhaite aussi faire découvrir une génération d’artistes plus jeunes, qui, dans une approche sans borne, multiplient les expérimentations en interrogeant ce médium millénaire.

Les quinze artistes sélectionnés travaillent au Danemark, aux Pays-Bas, en Angleterre, aux Etats-Unis, ainsi qu’en France, où la reconnaissance de la sculpture céramique est encore timide. Cette matière continue d’être dépréciée, au bénéfice d’autres médiums, de la peinture au plastique, du marbre au numérique. Ceci s’explique par l’héritage plus ou moins conscient du système de classification des Beaux-arts, ainsi que par la longue histoire commune entre la terre, la porcelaine et les arts appliqués. Un passé qui a fait de la céramique un matériau désuet, considéré ni comme noble, ni comme possible véhicule conceptuel et moderne. Pourtant, grâce à la forte vitalité de cette scène en Europe du Nord, dans les pays anglo-saxons et en Asie, des artistes tels que Wayne Fischer, Farida le Suavé, Akiko Hoshina ou Emmanuel Boos parviennent aujourd’hui à émerger dans le paysage français. L’exposition ambitionne de contribuer au changement d’état d’esprit vis-à-vis de la céramique en France, dont on peut déjà observer les prémices.

Il s’agit ici de montrer comment, à l’époque du numérique et de la dématérialisation, l’argile – profondément liée à la tradition culturelle et à la notion du travail de la main – continue à inspirer, à se réinventer, et pousse les artistes vers de nouvelles expérimentations. Alors qu’on ne considère plus qu’il y ait d’interdit catégoriel, de hiérarchie de genre, Terres veut dévoiler un pan encore méconnu et pourtant extrêmement dynamique de l’art contemporain.

Attention : la galerie sera fermée entre le 28 juillet et le 2 septembre !


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