Syrie Cris-Action (IMA)

/ Expositions

Évènement passé

Alors que la Syrie est toujours dans une guerre sans fin, et à la veille des élections, L’Institut du Monde Arabe organise une exposition qui met à l’honneur la création syrienne contemporaine et ses acteurs.

Une exposition d’art contemporain organisée par l’IMA : sous la forme d’un « work in progress » l’accrochage se développera en deux temps afin de présenter des œuvres récentes d’artistes pour la plupart syriens.

 

 

1er Volet du 2 mai 21 mai : Cris-Action, Artistes en Création : avec la participation de :

Ammar Abd Rabbo, Khaled Abdulwahed, Monif Ajaj, Ahmad Ali, Charbel Aoun, Farès Cachoux, Walaa Dakak, Walid Elmasri, Manaf Halbouni, Anas Kahal, Hamid Sulaiman.

 
La voix des invisibles – Charbel Samuel Aoun
>Installation sonore intéractive – 2013

« J’ai grandi sous un régime politique dictatorial. La peur a accompagné chaque seconde de ma vie. Dessiner les visages me terrifie parce qu’il y a là des yeux. Des yeux qui me surveillent et me rappellent l’espionnage et la persécution dans mon pays, de sorte que je fuis la toile peinte afin de ne pas me sentir observé.
Avec le temps, j’ai découvert que mes propres yeux se confondent avec ces yeux qui m’observent, que je suis parmi ces personnages; un dédoublement en quelque sorte où je suis à la fois persécuté et persécuteur. Et j’ai compris que le seul moyen de mettre fin à ce phénomène et de me débarrasser de ces personnages internes serait de les peindre. J’ai alors commencé à travailler ce thème.
Un peu plus tard, la découverte du roman de Georges Orwell 1984 fut un choc pour moi car Orwell racontait ma propre histoire : « On devait vivre, on vivait, car l’habitude de-vient instinct, en admettant que tout son émis était entendu et que, sauf dans l’obscurité, tout mouvement était perçu ». Pour moi les personnages de cette fiction sont des personnes réelles avec lesquelles je vis, tous autant que nous sommes, contrôlés par les mêmes mécanismes.
Mon projet est donc un processus d’émancipation par rapport à ces figures, à mon double interne, une tentative d’unification de mes deux parties en une seule, libre. » Walaa Dakak

 
Paranoïa « Eye and I » – Walaa Dakak

« Vivants la moitié de l’année au Liban, nous rencontrons des hommes et des femmes qui ne cessent de nous bouleverser et qui, dans leur souffrance ou leur combat, délivrent une parole, donnant à entendre à leur façon un message d’une authenticité rare, appel au secours, cri de désespoir ou de colère. C’est cette marginalité que nous voulons mettre au centre et faire entendre le temps d’un appel téléphonique.
« La Voix Des Invisibles » qui met en scène un mur entier de téléphones, à l’heure où personne ne vit sans sa propre zone de confort technologique « iphone-ipad », se pose d’emblée comme une façon de re-questionner notre disponibilité, notre écoute, notre temps. Le « passant » doit faire un pas vers l’installation, doit tendre la main et mettre un combiné sur son oreille, il devient donc « acteur » de l’installation. C’est de son geste que le jaillissement de la parole de l’autre dépend.
« Les Invisibles », ce sont ces hommes et ces femmes que nous avons rencontré dans le Jardin des Jésuites à Beyrouth dans le courant de l’année 2013. » Charbel Samuel Aoun


Pays :


Continent(s) :