Une Saison brésilienne (MEP)

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Évènement passé

La MEP est passée à l’heure brésilienne en cet été 2016. Au programme jusqu’au 28 août 2016, les expositions de Marcel Gautherot, Joaquim Paiva, Celso Brandão, Vik Muniz & des projections. 

>>> Marcel Gautherot
Le travail de Marcel Gautherot, photographe français ayant vécu la majeure partie de sa vie au Brésil, est capital dans l’histoire récente de la photographie brésilienne. Il a travaillé de son vivant avec les plus grands noms de la culture brésilienne, tels que Rodrigo Melo Franco de Andrade et Lúcio Costa au Service du Patrimoine Historique et Artistique National (SPHAN), Oscar Niemeyer, pour qui il photographia la construction de Brasilia, ou encore Roberto Burle Marx, documentant ses principaux projets d’architecte paysagiste. L’exposition présentée à la MEP est la première rétrospective majeure de son travail en dehors du Brésil.
Le travail photographique de Marcel Gautherot au Brésil se caractérise par une couverture territoriale et régionale visant à l’exhaustivité, une immense diversité thématique et une qualité esthétique extraordinaire, qui puise dans sa formation initiale d’architecte, notamment d’intérieur, en France. Les deux piliers de son travail, la photographie d’architecture et la photographie ethnographique, témoignent chez Marcel Gautherot d’une vision particulièrement forte qui prône l’importance de la forme comme outil narratif lui permettant de structurer et d’apporter de la profondeur à ses projets documentaires au long cours. Cette démarche a marqué les cinq décennies de sa carrière au Brésil et a fait de lui l’un des photographes les plus importants de l’après-guerre dans le pays.
L’œuvre de Marcel Gautherot a eu une influence considérable dans les représentations et les imaginaires modernes associés au Brésil, aussi bien au sein du pays qu’à l’étranger. Son projet documentaire monumental sur le Brésil, dont les archives conservées à L’Instituto Moreira Salles à Rio de Janeiro sont le témoignage, a été conçu avec une sensibilité immense et une extraordinaire conscience formelle, constituant un héritage durable pour la culture brésilienne et un témoignage important des liens qui unissent le Brésil et la France, en même temps qu’un enseignement précieux pour comprendre l’importance de la photographie, en tant que langage nomade et résolument international, dans la construction de la modernité et de la contemporanéité.
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>>> Joaiquim Paiva
Joaquim Païva est né en 1946 au Brésil dans l’état de Rio de Janeiro. En parallèle d’une brillante carrière dans la diplomatie, il s’est très vite intéressé à la photographie, d’abord en tant que collectionneur, avant de réaliser ses propres clichés. Principal collectionneur de photographie au Brésil il a notamment photographié Brasilia, nouvelle capitale du pays dès 1960 et vitrine de l’architecture moderniste brésilienne. L’exposition présente une cinquantaine de clichés réalisés par Joaquim Paiva depuis les années 1970, témoignant d’un regard inédit sur la capitale brésilienne et ses habitants. Son travail représente un contrepoint original aux nombreuses photographies officielles de Brasilia, froides images d’une architecture monumentale, sans vie. Joaquim Paiva a lui photographié, essentiellement en couleurs, ceux qui y habitent, préférant la chaleur des quartiers populaires aux édifices d’Oscar Niemeyer.
La pratique de Joaquim Paiva peut être vue comme une médiation entre le rationalisme rigide, l’aridité géométrique de l’architecture de Niemeyer et l’exubérance de ces milliers d’ouvriers brésiliens venus des quatre coins du pays chercher un travail, souvent temporaire, dans la ville la plus moderne du pays. Pour vivre, ils se sont installés dans des villes satellites provisoires, constituant ce que l’on a dénommé le Núcleo Bandeirante. Ces migrants ont apporté avec eux leurs goûts pour l’artisanat le plus traditionnel. A posteriori, ces photographies des villes satellites peuvent être vues comme un véritable document anthropologique témoignant d’une réalité aujourd’hui disparue.
Joaquim Paiva réalise un travail d’humanisation de cette « architecture cérébrale » caractéristique de la ville, grâce à la fantaisie des constructions éphémères colorées dont les couleurs, parfois très vives, viennent en contrepoint de l’aridité de ce bout de terre au sein d’une région jusqu’alors inhabitée. Flâneur dans l’espace urbain à la recherche du beau et de situations éphémères, Joaquim Paiva tente dans ses photographies de contrebalancer le poids des espaces et la beauté de l’architecture par la diversité ethnique qui constitue la vitalité de la nation. Sa carrière diplomatique lui imposant de nombreux séjours à l’étranger, la photographie a été pour Joaquim Paiva, à chaque retour, un moyen de se réapproprier la ville et son identité brésilienne. L’ensemble des séries sur Brasilia présentées dans l’exposition en sont le témoignage.
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Joaquim Paiva

 

>>> Celso Brandão

Terme associé d’ordinaire à la mémoire de tous les détails d’un vol, « Boîte Noire » est ici l’intitulé d’une exposition qui rend compte du parcours et de l’immersion du cinéaste et photographe Celso Brandão dans son pays d’origine : Alagoas, un petit état du Nord-est du Brésil.
Homme discret voué à l’enseignement, Celso Brendão, issu d’une famille cultivée qui a compté de nombreux érudits très enracinés dans la connaissance de leur lieu de vie et d’action, a repris à sa manière cette recherche des racines. La démarche de Celso Brandão est d’abord celle d’un cinéaste du réel, ancré dans son territoire. Son premier film date de 1974. Sa production documentaire s’articule au fil des décennies autour de la vie, de l’histoire, des mythes, des légendes, des rituels et des formes de création artistique de la population la plus humble, la plus méprisée.
Face à la même réalité, la démarche photographique de Celso Brandão se donne cependant une autre perspective. Malgré son style documentaire, elle n’a pas de visée anthropologique. Il s’agit avant tout d’un atelier permanent de réflexion, d’écriture, de composition, alimenté par l’énergie des situations, par leur expressionnisme. Alors qu’il s’emploie à donner une forme au monde qui l’entoure, Celso Brandão sait aussi que le monde le forme en retour. Cela l’a amené à préciser son écriture en abandonnant l’utilisation de la couleur. Pour Boîte Noire, le seul support d’enregistrement a été le film noir et blanc, associé au temps révolu mais aussi à intemporalité.
Loin des effets spectaculaires de l’objectif grand angle, c’est par la pratique d’un réalisme magique qu’il atteint la profondeur humaine de son pays. Sa radicalité intérieure lui permet d’accéder à ses racines surréalistes et à cette beauté brute qui oscille entre ciel et terre.
L’ensemble des images de l’exposition, la plupart prises dans les années 90, a été sélectionné et organisé par Miguel Rio Branco, après une rencontre sans préambules ni concessions. Artiste de premier rang , lui aussi cinéaste et photographe, Rio Branco s’est attaché à la construction d’une narration qui met en valeur la fascination qui habite ces images.
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Celso Brandao

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Vik Muniz
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