Naruki Oshima & Asako Shimizu (Galerie NextLevel)

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Petite exposition coup de coeur de deux photographes japonais aux travaux complètement différents mais fascinants. C’est à la galerie NextLEvel, jusqu’au 11 janvier !

Attention, la galerie sera fermée du dimanche 22 décembre 2013 au jeudi 2 janvier 2014 inclus.

Asako Shimizu (née à Tokyo en 1969) présente la série On her Skin, photographies hypnotiques sur la lumière, le ciel, la terre et les reflets desquelles se dégagent un sentiment apaisant. On ne peut être que d’emblée fasciné, comme happé, par la beauté de cette série, par l’harmonie qui se dégage de ces images si pures, où la lumière règne en maître. Ces espaces flottants nous font perdre nos repères habituels, nous entraînent dans un monde qui paraît à mi-chemin entre rêve et réalité. L’artiste japonaise a effectué un voyage jusqu’aux extrêmes du monde, en Bolivie, dans le décor extraordinaire du Solar d’Uyuni, vaste désert de sel des hauts plateaux.

Le titre de la série, On her Skin, fait référence à la terre, her, cette terre que nous partageons tous, qui est notre bien commun, universel, mais que nous malmenons tant. Ces photographies sont nées d’un souhait d’Asako Shimizu de se reconnecter avec son moi profond tout en retrouvant dans le même temps l’unité, depuis longtemps rompue, de l’homme et de la nature.

Patiemment, Asako Shimizu a attendu le message de la nature, l’émergence d’intervalles magiques, de retrouvailles furtives mais parfaites entre l’homme et la lumière, d’accords fugaces entre les éléments. Ainsi sont nées ces images touchantes, intuitives et ne devant rien à la retouche numérique, que la photographe a fixées sur le papier pour notre plus grand bonheur.

 

Si la série d’Asako Shimizu n’est pas du tout retravaillée numériquement, le travail du photographe Naruki Oshima repose quant à lui sur une toute autre méthode.

Déjà largement reconnu à l’échelle internationale, le photographe Naruki Oshima (né à Tokyo en 1963) s’est principalement fait connaître par ses Reflections, étonnantes images de façades contemporaines de verre, qui bouleversent notre perception de notre environnement grâce à un traitement numérique léger. Dans la série Haptic Green, toute entière dédiée au paysage naturel, Naruki Oshima utilise également des techniques complexes qui lui permettent de décomposer le sujet en de nombreuses vues (entre 200 et 400 selon les photographies) pour ensuite le recréer de manière inédite.

Son procédé tient du scannage : avec l’appareil fixé en un point précis, l’artiste prend une série de vues successives, balayant son sujet du coin inférieur gauche jusqu’au coin supérieur droit. La réunion de toutes ces images en une seule demande ensuite un travail minutieux : Naruki Oshima doit corriger toutes les distorsions causées par l’angle de l’appareil fixé en un point inamovible et effacer les traces de juxtaposition, afin de donner l’illusion d’une vue unique.

 

Naruki Oshima redistribue les rôles entre les plans, associe gros plans et vues plus éloignées d’un même sujet. Il combine ainsi de manière inattendue la plus grande précision et le flou, et nie d’une certaine manière la culture perspectiviste occidentale. Le travail définitif crée donc  à partir d’un décor pour le moins familier, la forêt, un nouveau paysage unique, ou les barrières entre les différents plans sont abolies, dans lequel on ne sait plus trop à quelle distance on se trouve des branches, du sol… Une impression assez inédite pour une balade photographique en forêt.

Il est intéressant d’observer dans un premier temps la série aboutie et de se laisser « perturber » pour ensuite regarder les photographies au moment des différentes phases de montage et d’assemblage, dont les photos uniques sont également à vendre. Demandez à la personne de la galerie de vous en montrer quelques unes.


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