Le Trésor de Naples (Musée Maillol)

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N’ayant rien à envier aux Joyaux de la couronne de France ou d’Angleterre ou aux Tsars russes, le Trésor de San Gennaro, avec ses 25 000 pièces est l’une des plus grandes collections de joaillerie du monde : mais elle n’appartient ni aux anciennes dynasties régnantes, ni à l’État, ni à l’Église, mais au peuple, aux Napolitains eux-mêmes.

Exposé pour la première fois au grand public à Rome à l’automne 2013, le trésor de San Gennaro sera présenté dans une exposition exceptionnelle au Musée Maillol à Paris à partir du mois de mars.

San Gennaro, Saint Janvier, mort en martyr des persécutions de Dioclétien, est le grand saint patron de la ville. Son sang, recueilli dans deux ampoules, se liquéfie trois fois par an, aux mêmes dates depuis des siècles, un phénomène que même aujourd’hui la science ne peut expliquer. Le 13 janvier 1527 un contrat insolite est établi devant notaire entre le peuple de Naples et le Saint, mort depuis plus de mille deux cents ans.
En échange de sa protection contre les éruptions du Vésuve et la peste, les Napolitains s’engagent à constituer et à garder un trésor dans la chapelle qu’ils lui ont construite et dédiée dans la cathédrale. Aujourd’hui ce culte n’a rien perdu de sa vigueur.
Avec 80 pièces exposées, ce sont les plus importants chefs-d’œuvre du Trésor de San Gennaro, réalisés et accumulés au cours des siècles, qui seront montrés dans l’exposition.

LE COLLIER DE SAN GENNARO, spectaculaire assemblage de bijoux réalisé entre le XVIIe et le XIXe siècle, rassemble les dons d’illustres souverains comme Charles V de Bourbon, Joseph Bonaparte, Marie-Caroline de Habsbourg, sœur de Marie-Antoinette, ou encore la reine Marie-Amélie de Saxe, auxquels ont été ajoutés ceux de Napolitains anonymes, mettant ainsi à égalité peuple et souverains.

LA MITRE DU SAINT, réalisée en 1713 par Matteo Treglia, est recouverte de 3326 diamants, 164 rubis, 198 émeraudes. Parmi ces pierres exceptionnelles, fi gure la plus belle et la plus importante collection d’émeraudes colombiennes au monde, et un rubis d’une couleur si intense qu’il a été surnommé « la lave du Vésuve ».

QUINZE BUSTES COLOSSAUX et deux statues d’argent massif réalisés par les plus grands sculpteurs et orfèvres de l’âge baroque, comme la statue grandeur nature de Tobie et l’Ange, collaboration entre le fameux sculpteur Sammartino et l’orfèvre Giuseppe Del Giudice en 1797, le buste de Sant’Eufebio par le sculpteur Cosimo Fanzago et l’orfèvre Aniello Treglia de 1672, ou le sublime buste de Carlo Schisano représentant Sainte Irène protégeant Naples du Vésuve en 1733.

LE RELIQUAIRE du sang du martyr en vermeil du XIVe siècle par des orfèvres angevins et des objets liturgiques somptueux, d’or et d’argent ornés de pierreries et de corail. La plupart de ces pièces ne sont qu’exceptionnellement visibles, elles sont conservées dans les coffres du Banco di Napoli.
Enfin des peintures de Luca Giordano, du Dominiquin, de Micco Spadaro, de Solimena, représentant Saint Janvier et ses miracles et trois toiles de Volaire représentant les éruptions du Vésuve, permettront de montrer cette collection dans son extraordinaire contexte.

Au Musée Maillol, avec le trésor de San Gennaro, c’est une ville qui a grandi sur le magma d’un volcan en activité, qui flirte avec la mort depuis l’antiquité, capable du pire comme du meilleur, qui est exposée. C’est Naples toute entière, ville plurimillénaire, une des capitales de l’art européen qui raconte ici son histoire.


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