Keiichi Tahara – Sculpteur de lumière (MEP)

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Depuis son arrivée en Europe en 1972, Keiichi Tahara se fascine pour la lumière, qu’il place au centre de son approche artistique. Un intérêt qu’on lui connait dans son travail en noir et blanc, mais qui transparait également avec une série de polaroid couleur, exposée pour la première fois à la MEP: Ecran.

« La lumière du Japon, toujours voilée, n’a rien à voir avec celle de la France, très brutale et perçante. Et la nature de la lumière, j’en suis persuadé, a une incidence sur le paysage, les gens et même la langue que l’on parle ».

L’exposition que lui consacre la Maison Européenne de la Photographie est une rétrospective qui retrace cette perpétuelle quête de la lumière, tel un fil rouge, à travers quatre grandes séries du «sculpteur de lumière» : Fenêtre, InBetween, Portraits et… Ecran.

Lumière, transparence, matière, installations, tous les sujets de recherche et de fascination de Keiichi Tahara s’entrechevêtrent dans sa série de polaroids couleur Ecran. Reparti au Japon, avec «en lui» la lumière de la France, Keiichi Tahara retranscrit dans cette série sa «mémoire», comme autant de strates sédimentaires. Vieilles mémoires, nouvelle lumière. Une démarche que Keiichi Tahara explique par son histoire, celle de l’échange des cultures :

«La route de la soie a donné la possibilité à diverses cultures et civilisations de se mêler. En route, elles ont respiré des airs autres, ont reçu des lumières nouvelles et ont expérimenté pleinement des temps différents. Ces expérimentations se sont imprégnées dans la terre, comme mémoire du monde. Je pense que notre histoire porte ces marqueurs, tel un entassement des temps et des lumières. Dans chaque roche sédimentaire, on retrouve des mémoires de la lumière et des traces des temps passés. Nous sommes juste là, sur la surface de ces couches.
(…)
En France, il m’a fallu du temps pour que je m’habitue au climat. Comme si j’attendais longtemps que la lumière d’ici remplisse mon corps, et que toutes mes habitudes et ce que j’avais en moi se transforment en “mémoires” comme des traces. Mais ces mémoires restent confuses comme la boucle de Möbius dont la face est aussi bien la pile, et qui représentent un monde de chaos.»

La quête de lumière de Keiichi Tahara se balade au sein du labyrinthe de la mémoire.


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