Ingar Krauss : Le temps suspendu

L’Institut Goëthe met à l’honneur le photographe Ingar Krauss. Photographe autodidacte, il est en profonde empathie avec son travail. Il utilise un appareil photo analogique, agence ses portraits et ses natures mortes comme le ferait un peintre, et fait ses tirages sur un papier photographique classique. Occasionnellement, il les retravaille à l’huile, à la manière d’un maître. Plus qu’une réalité géographique, les lieux d’où résultent ses photos sont un espace métaphorique, dans lequel les protagonistes sont comme absents du temps. En dépit de leur réalisme, elles revêtent un caractère symbolique, car elles traitent de ce que l’on peut voir et, en même temps, de ce que l’on ne peut pas savoir : de ce qu’il y a d’essentiel et d’étranger, le mystère de toute existence.

Que ce soit dans la série « Zugvögel » (portraits d’émigrés venus de l’Europe de l’Est), dans les natures mortes et les scènes de chasse du Brandebourg, ou encore dans ses photographies de Davao, ses travaux sont tous placés sous le signe d’un réalisme qui est en même temps naturellement magique, comme une insertion, dans le quotidien, du merveilleux et de l’effroyable.

Né en 1965 à Berlin-Est, Ingar Krauss vit à Zechin (Brandebourg). Il travaille de façon indépendante depuis les années 1990. Ses photos ont fait l’objet de nombreuses expositions, notamment à la Hayward Gallery de Londres, au Musée de l’Élysée à Lausanne, au Palazzio Vecchio de Florence et à l’ICP de New York. Il a été boursier du Sénat de Berlin, de la Fondation Robert Bosch et du ministère de la Culture du Brandebourg.

Le photographe sera présent le 15 mai à 19h pour le vernissage.