From Kabul with love / 2007-2013 (Confluences)

Dans le cadre du cycle 1914-2014 – Un siècle de Résistances, l’espace Confluence programme une exposition de Sandra Calligaro, photographe indépendante qui vit et travaille depuis 2007 entre la France et l’Afghanistan.

« Je suis arrivée presque par hasard à Kaboul au printemps 2007. Initialement pour un mois. Un ami m’avait juste dit ‘’vas-y, l’Afghanistan c’est bien pour commencer’’. Ces mots résonnent encore dans ma tête. Je voulais être « correspondante de guerre », c’était il y a presque sept ans.

Pendant toutes ces années, j’ai parcouru l’Afghanistan, j’ai cherché à le comprendre. Je ne sais pas si j’y suis parvenue mais j’ai été profondément touchée par le pays, les gens rencontrés, et leur porte un regard empli de tendresse. Une phrase de Nan Goldin, artiste américaine qui s’est fait connaître dans les années 1980 avec les photographies de son quotidien, me revient sans cesse : « For me it is not a detachment to take a picture. It’s a way of touching somebody—it’s a caress / Pour moi, la photographie est le contraire du détachement. C’est une manière de toucher quelqu’un – c’est une caresse”.

Au final, je ne rapporterai de cette grande expérience aucune photographie « de guerre ». Peut-être comme un signe de respect, ou un acte de résistance et d’aller ainsi à contre-courant des images véhiculées par les medias, focalisées principalement sur le sensationnel du conflit. Presque par pudeur, j’ai cherché à mettre en exergue le malaise ambiant, détresse latente, à travers le spectre de situations ordinaires, de moments d’entre-deux, où la tension est à tangible, les émotions perceptibles, mais la guerre jamais visible. » Sandra Calligaro

Née en 1981. Photographe indépendante, représentée par l’agence Picturetank.Vit et travaille depuis 2007 entre la France et l’Afghanistan.Après avoir suivi des études d’art et de photographie à l’Université Paris 8 et obtenu sa maîtrise, Sandra Calligaro s’oriente vers le grand reportage et fait alors un premier voyage en Afghanistan en 2007 avant de s’y installer. Depuis les six dernières années, la photographe alterne reportages pour les médias français et européens (Le Monde, Causette, De l’air, Libération, Paris Match, Neon, Le Nouvel Observateur, Grazia, Elle…) et commandes pour le compte d’ONG et organisations internationales (Action Contre la Faim, Médecins du Monde, UNHCR, UNODC…) et fondations (Fondation Aga Khan).