Erwin Olaf – Berlin (Galerie Rabouan Moussion)

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En partenariat avec Anaïs et son blog Les Galeries Pour Tous

D’abord photo-reporter, Erwin Olaf s’essaie avec succès, à la photographie de studio, qu’il appelle « photographie de l’imaginaire » (1), dans les années 80. Il photographie alors des modèles aux physiques « hors norme » (nains, obèses, anorexiques,etc) et compose des images mariant esthétique underground de l’univers SM et références à la peinture classique (série Chessmen 1987).

Quittant la photographie noir et blanc, il évolue vers une esthétique plus « directe » (fond blanc, couleurs très vives, retouches numériques visibles). Plus crues, proches de la publicité, ces images  livrent leurs propos sans détours, comme on peut le voir dans les séries Royal blood (2000), et Paradise (2001).
Au milieu des années 2000, l’œuvre d’Erwin Olaf prend une toute autre direction avec l’apparition de séries aux décors rétro, mettant en scènes des personnages soigneusement castés, dans des attitudes introverties, silencieuses, comme Rain (2004), Hope (2005) ou Grief (2007).

La série Berlin, créé à l’occasion du prix Johannes Vermeer, remporté par Erwin Olaf en 2011, s’inscrit dans la lignée des précédentes.
Mettant en scène des personnages dans le Berlin des années 20, dans des décors et des attitudes ultra maitrisées, chaque photo de la série ressemble à un plan de cinéma.
Erwin Olaf ne donne pas de signification particulière à ses photos, il ne raconte pas une histoire précise dans chacune d’elles, mais il est le metteur en scène de l’imaginaire du spectateur, qui pourra s’il le désire, construire sa propre histoire.

Erwin Olaf pose le décor, crée une atmosphère, un climat, qui pèse sur chaque image, et laisse entrevoir le désastre politique, social et humain qui se profile.
Les enfants dominateurs, tout de cuir vêtus, s’opposent aux clowns tristes et aux adultes usés, rongés par la solitude. On ressent l’opposition entre ces deux générations et l’inquiétante « toute puissance » de la jeune génération à venir.

Le propos de cette série, plus engagé, se veut le reflet de cette période de l’histoire si particulière où Berlin était LA ville où tout se jouait, mais où l’on pressentait que cette énergie pouvait s’avérer destructrice.

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