Claudine Doury

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Évènement passé

Du 23 septembre au 26 novembre 2011, pavillon Carré de Baudouin a présenté une exposition de la photographe Claudine Doury, en partenariat avec l’agence VU’ et l’association Paris Culture 20e. Cet événement s’accompagnait de rencontres avec l’artiste ainsi que de projections de films qui ont inspiré la photographe dans son travail.

Cette exposition rassemblait plusieurs séries de photographies sur le thème de l’enfance et de l’adolescence : Shasha (2007-2010) et Les princes charmants, Artek – un été en Crimée (1999-2003) et Loulan Beauty (2002-2005):

Sasha (2007-2010) et Les princes charmants
Claudine Doury réunit ici deux séries distinctes, Sasha et Les princes charmants, en s’attachant à dévoiler les mécanismes de l’adolescence de différentes manières.
Dans la série Sasha, réalisée sur trois ans, la photographe capture le glissement d’une jeune fille de l’enfance à l’âge adulte, questionnant la construction de la personnalité à travers les jeux secrets, les rites intimes, les peurs et les rêves de l’adolescence.
La série Les princes charmants (travail en cours) est davantage une exploration de l’identité masculine et questionne la relation fille-garçon.
Associer ces deux séries met en scène, le temps de l’exposition au pavillon Carré de Baudouin, ce duel intime où la fille, à peine femme, doit faire face au garçon tout juste homme.

Artek, un été en Crimée (1999-2003)
« C’est une fiction qui dure depuis trois quarts de siècle, à la fois grandiose et dérisoire, sublime et cauchemardesque, et qui invente, par-delà l’histoire, son propre temps, ses propres règles, ses rites et ses rêves. Un lieu parfait, donc, pour que s’exprime l’intensité des émotions adolescentes des jeunes gens et des jeunes filles auxquels Artek est dévolu…
C’est là que tout a commencé en 1925, avec la création de la République des Pionniers. A la fragilité des tentes du début ont succédé des constructions en dur, des installations confortables, de cantines en dortoirs, de gymnases en belles salles de spectacle. Aux milliers d’enfants méritants ont succédé les rejetons de la nouvelle classe dirigeante, celle de l’argent roi et des enrichissements contestables.
Mais Artek reste un îlot hors du temps où une forme singulière de « communisme libéral » s’est mise en place, où l’on achète à prix fort un bonheur factice pour des enfants qui, le temps d’un été, pourront vivre à la fois hors du temps réel et se plonger dans un passé qu’ils n’ont pas connu et qui projetait pour eux un monde idéal.
Artek installe des adolescents dans un espace, dans un temps et dans des fonctionnements qui les détachent du réel, ils s’y échappent de la contingence pour laisser s’exprimer leurs doutes, leur identité, leurs contradictions et leurs désirs. » Christian Caujolle (extrait de la préface de Artek, éditions de la Martinière)

Loulan Beauty (2002-2005)
« C’est l’histoire d’une lente disparition, dans les sables et dans le temps, la fin d’un monde, un voyage dans l’Asie Centrale post-soviétique et le xinjiang chinois.
J’avais lu Djamila du poète Kirghiz Tchinguiz Aïtmatov, et je rêvais aux kolkhozes perdus dans la steppe et à ses peuples, ouzbeks, kazakhs, kirghiz, karakalpaks…
De 2002 à 2005, j’ai pu me rendre dans la région de l’Aral au Kazakhstan, en Ouzbékistan, au Xinjiang et sur les rives de l’Issyk koul au Kirghizstan.
Loulan beauty témoigne de ces hommes du milieu des mondes, héritiers de royaumes engloutis, des pêcheurs sans mer, des enfants qui dansent pour faire revenir leurs parents partis travailler au loin, de Lola qui rêve d’Amérique, des hommes qui écoutent les sables chanter, et des filles aux mille nattes, les mêmes que celles, retrouvées sur Loulan, leur ancêtre de quatre mille ans. »


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