Les Siestes Electroniques au Quai Branly

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Évènement passé

On adore ce concept, que l’on avait déjà testé l’année dernière, et qui est organisé en partenariat avec le festival toulousain des Siestes Electroniques. C’est la 2ème édition au Quai Branly…

Une sieste au musée ? Oui oui. Les Siestes Électroniques s’installent cette année encore dans le jardin du musée pour des DJ sets à écouter « à l’horizontale »… En plein air, sous le soleil estival et avec beaucoup de décontraction, découvrez une programmation ouverte et audacieuse de musiques aventureuses. Pour cette occasion spéciale, la médiathèque du musée ouvre aux DJs invités sa collection de musiques venant des 4 coins du monde. Mélangeant les genres, les Siestes feront l’éloge de la lenteur et répandront une onde de quiétude sur tous les somnoleurs mélomanes. En cas de mauvais temps, l’évènement est maintenu, et organisé en intérieur.

Voici le programme:

>> Le 1er juillet 2012 : Plapla Pinky (Sonore) à 16h // Keith Fullerton Whitman (Kranky) à 17h

Plapla Pinky représente l’un des espoirs les plus fondés de la scène musicale française. Une virtuosité technique. Un goût décomplexé qui embrasse musique populaire et savante. Une intransigeance, une certaine radicalité même, un goût sûr pour la musique spectrale, dépouillée de tout ornement en tout cas, mêlant synthétiseurs analogiques brisés et basses écrasantes. Pour leur passage au quai Branly, les membres de Plapla Pinky vont embarquer le public dans un périple qui l’a mèné à la rencontre des traditions musicales du Moyen-Orient (Iran, Irak, Afghanistan) et en particulier celles des minorités ethniques et religieuses (kurdes, chrétiens).

Keith Fullerton Whitman est un personnage-clé de la scène expérimentale américaine. Spécialiste internationalement reconnu des synthétiseurs modulaires et compositeur obsédé par la musique électronique, de ses origines au milieu du XXème siècle à  son incarnation la plus contemporaine, il développe un travail qui incorpore des éléments de presque toutes les époques : magnétophone à bandes, appareils circuit-bendés, générateurs, synthétiseur analogique … jusqu’aux enregistrements les plus anciens et les plus rares.

>> Le 8 juillet 2012 : Hicham Chadly à 16h // Alan Bishop à 17h  (Sublime Frequencies)

Le label Sublime Frequencies, basé à Seattle et mené par Alan Bishop, est un véritable laboratoire d’explorateurs musicaux et de chasseurs de sons. Il participe à une évolution extrêmement importante du champ des musiques du monde. Alan Bishop a fait le choix de transporter le public vers l’Asie du Sud-Est où il a passé de nombreuses années. Il utilisera des morceaux extraits des disques édités par son label Sublime Frequencies (Broken Hearted Dragonflies, Radio Myanmar, Night Recordings from Bali) ainsi que ceux qu’il a découverts dans les collections de la médiathèque.

Les compilations Sublime Frequencies, telles que l’excellente «1970’s Algerian Proto-Rai Underground» de Hicham Chadly, révèlent les faces sonores cachées de différentes cultures et offrent souvent des instantanés, des points de vue tout autant artistiques qu’ethnographiques. Le mélange de tradition, de kitsch, de lo-fi, de collage et d’enregistrement de terrain, propre à l’ «esthétique» post-punk de Sublime Frequencies, réaffirme les musiques non-occidentales comme une matière vivante. Pour son DJ set dans le cadre des Siestes électroniques, Hicham Chadly donnera à entendre une sélection de pépites psychédéliques venues d’Algérie et d’Égypte essentiellement.

>> Le 15 juillet 2012 : Sam Tiba (Club Cheval) à 16h  // Jean Nipon (Sound Pellegrino) à 17h

Ancien étudiant en histoire antique, Sam Tiba a gardé de ses années de fac l’obsession, non pas des vieilles pierres, mais des langues oubliées, comme sorties d’un monde invisible. C’est donc un genre de métalangage musical qu’il cherche à développer lorsqu’il mixe. Il cherche l’émerveillement, la surprise, la griserie du nouveau. Et c’est pour cette raison qu’il peut aussi bien s’intéresser à de la techno qu’au « Clavier Bien Tempéré » de Bach, en passant par les musiques non occidentales.

Jean Nipon, l’homme aux mille identités musicales : 8 bits sous le nom de Teamtendo, breakcore sous le nom de Dj Ai, techno chez Karat, plus breaké chez Institubes, définitivement éclectique au Régine, drôle et fin sur l’agence tous disques… On pourrait être tentés de le lui reprocher d’ailleurs, mais au final c’est une richesse inestimable et particulièrement appréciable en mix, indispensable même pour savoir passer de la culture du mainstream à l’underground, de l’évident  à l’improbable. Jean Nipon s’est focalisé sur les cultures musicales originaires de l’Asie de l’Est. Il a choisi de s’intéresser plus particulièrement aux voix.

>> Le 22 juillet 2012 : Marc Teissier du Cros (Record Makers) à 16h // Doug Shipton (Finders Keepers Records) à 17h

Depuis plus de 40 ans Finders Keepers Records réédite des merveilles psychédéliques, beat, moog, rock, exotica des quatre coins de la planète mais aussi des ovnis musicaux français comme Jean-Pierre Massiera ou Jean-Claude Vannier. Sous l’impulsion d’Andy Votel et sous la baguette de Doug Shipton, Finders Keepers Records creuse ainsi dans le passé, en assumant une ultra-spécialisation de bon aloi et réinvestit les disques d’une valeur non plus seulement pécuniaire mais aussi sociétale.

Marc Teissier du Cros est le grand manitou de Record Makers, un label fondé en 2000 avec Stéphane Elfassi et les deux membres d’Air. Le parisien est instigateur de multiples succès, d’estime ou commerciaux, c’est selon. Ses artistes (Sébastien Tellier, Turzi, Kavinski…) colportent une certaine idée de la France : décomplexée, parfois géniale, souvent freak. Des artistes qui, inconsciemment, ont marqué profondément la manière de produire de la musique aujourd’hui en France.

>> Le 29 juillet 2012 : NLF3 (Prohibited Records) à 16h // Arandel (In-Finé) à 17h

Après avoir fondu en un feu de joie une discothèque plantureuse, amoureusement amassée dans le meilleur de la contre-culture (krautrock, jazz cosmique, afrobeat, past-rock, psychédélisme, anti-folk…), NLF3 ne se contente pas d’admirer son post-modernisme figé en une nature morte. Entretenant le brasier, le nourrissant sans répit de nouvelles sensations et découvertes, soufflant sur la braise sans mesurer les risques explosifs, le trio fait partie de ces collectifs rares qui paient de leur personne pour que demain ressemble un peu à un futur.

Arandel n’est censé être ni un groupe, ni une personne physique, mais une évocation, une idée faite matière, une incarnation donc. Son concepteur (puisqu’il y en a bien un) est surtout un musicien qui tient à rester en retrait, pour que la musique puisse occuper pleinement la scène. Arandel représente ainsi le terrain de jeu idéal pour un humble artisan qui aurait envie d’explorer d’autres pistes, en proposant un projet pouvant, à tout moment, s’affranchir de toutes règles.

Quelques images de la performance de NLF3:


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