14e festival de musique de l’IMA

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Autour de l’Oud – Ce 14e festival de musique de l’Institut du Monde Arabe est, à nouveau, consacré au luth qui incarne à lui seul la musique traditionnelle dans le monde arabe. Du 6 au 15 juin 2013.

Pour ce festival, l’IMA convie douze luthistes, du Machreq et du Maghreb, des maîtres confirmés,  accompagnés ou non d’autres instruments telles les percussions ou la guitare, et un virtuose de la guitare espagnole, Eduardo Trassierra, pour interpréter des improvisations inédites ou des fusions riches et ouvertes au dialogue des cultures. Il invite aussi les héritiers du maestro Mounir Bashir qui viendront spécialement de Baghdâd pour présenter les mélodies multiples et délicates de six luths brodant les ornements complexes des maqâm classiques et modernes inventés dans l’une des plus grandes métropoles de la musique arabe.

Bien qu’il soit l’instrument du soliste, le luth a toujours accompagné les orchestres, seul ou avec d’autres instruments d’orchestre, et en solo dans les improvisations instrumentales – les maqâmât, modes destinés à être présentées selon les normes subtiles de la musique arabe. Il fallut attendre la seconde moitié du XXe siècle pour voir l’extraordinaire musicien irakien Mounir Bashir le libérer de l’hégémonie du chant et l’imposer sur scène comme seul instrument de concert. Depuis, nombreux sont les luthistes de qualité, tels l’Irakien Naseer Shamma, le palestinien Ahmad Al Khatib, le Marocain Driss Maloumi ou le Trio Joubran qui continuent à briller en solo, en duo ou en trio en faisant chanter leur luth.

LUTHS DE PREMIERE CLASSE avec le trio Joubran – le jeudi 06/06/2013 à 20h30
On ne présente plus le Trio Joubran, composé des frères Samir, Wissam et Adnan, héritier de quatre générations de luthiers de Palestine. Plus que jamais, la musique du Trio Joubran laisse transparaître intensité, vitalité et profondeur. Le Trio poursuit sa tournée avec les spectacles AsFâr et son hommage au poète Mahmoud Darwich : À l’ombre des mots. Un coffret rassemblant tous leurs opus vient de sortir.

KHALED AL JARAMANI – le vendredi 07/06/2013 à 20h30
Le compositeur-interprète andalou Eduardo Trassierra nous livre un nouvel opus, le « Flamenco Project », dans lequel il mêle flamenco et nouvelles tendances ethno-jazz aux harmonies intimes et recherchées. Eduardo Trassierra n’est pas un génie solitaire : avec Pablo Pradas, son compagnon aux trois instruments (guitare flamenco, guitare électrique, basse), il nous offre un moment de quiétude aux tendances électrisantes dans une étrange communion entre ses instruments, son corps et le public.

Puis carte blanche à Khaled Al Jaramani, qui présentera les créations Exil et Interzone. Pour Exil, le contrebassiste Olivier Moret présentera son nouveau projet, EXIL, né d’un évènement : les frères Aljaramani ne peuvent plus rentrer en Syrie. Face à cette solitude la musique recrée les liens indispensables à la vie. Dans le même temps, en occident, la vie effrénée passe sans se retourner, sur un fond musical dégoulinant des haut-parleurs des supermarchés. La musique serait-elle aussi en exil, abandonnée?
Pour Interzone, Khaled Al Jaramani collabore avec Serge Teyssot-Gay. C’est finalement l’idée de rencontre qui semble pouvoir décrire le mieux leur musique. En effet, au-delà des deux musiciens, c’est une multitude de mélanges qui se font au travers de leur musique, l’électrique et l’acoustique, les effets modernes et les sons traditionnels, la guitare et l’oud, l’Occident et l’Orient. C’est sur cette notion clé que se tisse petit à petit une musique enivrante, orientalisante, oppressante et originale. C’est aussi une mélodie de la liberté. Chacun sait à son tour laisser l’autre jouer et faire place à son instrument en toute convivialité.

BAGHDAD STORY avec le Groupe Mounir Bashir – le samedi 08/06/2013 à 20h30
Groupe fondé en 2001, par Sami Nasseem, cinq ans après le décès du célèbre oudiste Mounir Bashir, il est considéré comme le premier du Monde arabe qui a su instaurer un jeu collectif du luth. Le Groupe Mounir Bashir, avec ses ouds d’inspiration italienne aux sonorités proches de la guitare classique, surprend par la modernité de ses mélodies.

LA COULEUR DES ÂMES avec Driss El Maloumi – le jeudi 13/06/2013 à 20h30
Multipliant les compositions en solo ou en trio avec deux magnifiques percussionnistes, Houcine Baquir et Said El Maloumi, Driss sait puiser dans la profondeur de l’âme soufie, mais aussi dans tous les genres de la tradition orientale pour créer une couleur musicale, où s’exprime aussi sa culture berbère. Il a travaillé avec des noms de très grande qualité, tels Jordi Saval et l’ensemble Hesperion XXI (Espagne), Armand Amar pour la musique de film La source des femmes, et Né quelque part, Carlo Rizzo (Italie), Alla (Algérie), Ballake Sissoko (Mali), ou Marcel Khalifé (Liban).

AHMED AL KHATIB – YOUSSEF HBEISCH – le vendredi 14/06/2013 à 20h30
En première partie, Joseph Tawadros, un Australo-égyptien de 26 ans, un virtuose du luth arabe, dont le talent n’est plus à prouver depuis qu’il a revisité, avec brio, le traditionnel taqsim égyptien.
Ensuite, c’est Ahmed Al Khatib et Youssef Hbeisch qui seront sur scène. Ancrées dans le patrimoine arabe classique et nourries de mystique soufie, leurs créations explorent de nouvelles sonorités, de nouvelles couleurs, de nouveaux rythmes, pour emmener la musique orientale vers d’audacieuses directions.

LE SULTAN DU LUTH avec Naseer Shamma – le samedi 15/06/2013 à 20h30
Naseer Shamma, «grand sultan du luth arabe», revient sur la scène de l’Institut du monde arabe, cette fois en solo. Jeune virtuose de l’Institut d’Études Musicales de Bagdad dans les années 1980, le luthiste irakien, se jouant des académismes, a su innover et se distinguer du répertoire classique arabe. Ses compositions éblouissantes sont empreintes d’un lyrisme propre à lui seul.

Et enfin dimanche 16 juin, une masterclass exceptionnelle (destinée aux musiciens avertis) sera organisée avec Naseer Shamma, grand maître de l’Ecole du luth de Bagdad (120€).


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