Une seconde femme

/ Cinéma


Évènement passé

Sortie le 6 juin 2012 – Autriche – 1h33

Beaucoup de justesse et de sensibilité pour ce film que l’on vous conseille de voir vite !

Fatma vit à Vienne avec son mari, Mustafa, et leurs six enfants. Depuis toutes ces années, elle essaie de préserver les traditions et le prestige social de leur famille d’immigrés turcs. Ayse, une jeune fille de 19 ans est choisie dans un village en Turquie pour officiellement épouser leur fils et se joindre à la famille. La réalité est toute autre ; en secret, parce que Fatma l’a décidé, Ayse est promise au père, en tant que seconde épouse. Dès lors, une relation de confiance et de complicité va se développer entre les deux femmes. Mais cet événement va mettre en péril l’équilibre de toute la famille, qui devra faire face au regard de la communauté et à de nouvelles difficultés…

Lorsqu’il est demandé au réalisateur si le scénario est inspiré de son histoire, il répond : « Je suis né à Vienne et mes parents sont kurdes. Mon père était ouvrier et ma mère, femme au foyer. J’ai grandi dans un quartier très populaire où beaucoup d’immigrés vivent. L’environnement dans lequel j’ai été élevé n’a rien d’artistique. C’est un petit miracle si j’ai pu faire un film. Mais mon histoire n’est pas à l’origine de celui-ci. L’idée de départ du film, était celle du personnage de la mère, une femme qui s’accroche à des traditions surannées. Ces traditions sont son seul soutien car elle les croit justes et capables de protérer sa famille. J’ai connu le phénomène de seconde femme en Turquie même si ce n’est pas très courant. Dans certaines situations extraordinaires, comme c’est le cas dans le film avec la maladie de la mère, il arrive, dans certaines régions, que le mari prenne une seconde épouse. J’ai commencé à réfléchir à une situation où la première femme choisirait elle même la seconde, pour prendre soin de sa famille. Cette idée est d’autant plus intéressante que la société turque attache beaucoup d’importance aux apparences extérieures. Le standing social de la famille est primordial. Les parents peuvent-ils être fiers de leurs enfants ? Comment la famille est-elle perçue par la société? Tous ces questionnements vous mettent toujours sous pression, pas simplement parce que le système doit fonctionner et continuer à tourner, mais aussi, parce que vous ne pouvez pas être plus fort que ce que vous êtes réellement. Ce carcan social ne vous rend pas la vie très facile. Vous ne pouvez pas vous ouvrir aux autres de peur que tout ce que vous dites soit interprété comme une faiblesse, cela vous rend encore plus seul et isolé. Je me suis demandé ce qu’il pouvait se passer dans une famille quand une inconnue est introduite par la mère, donnée comme mourante, pour veiller sur ses enfants. »

>>> Quelques critiques:

Les Inrocks: « Umut Dag déploie son récit dans un style très différent de celui que l’on associe habituellement au cinéma autrichien. Loin de la froideur formaliste d’Haneke ou de Seidl, la mise en scène de Dag est souple, subtile, en empathie avec tous ses personnages. Et le casting à dominante féminine est magnifique.  »

Le Monde: « Attentif à mille détails qui sonnent terriblement juste, aux antipodes du prêchi-prêcha politiquement correct, ce film est manifestement réalisé par un cinéaste qui sait de quoi il retourne, et qui ouvre avec intelligence et talent à la complexité de son sujet.  »

>>> Pour trouver votre séance à Paris, c’est ici


Pays :


Continent(s) :

Découvrez aussi