Un état du monde… et du cinéma

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Le Forum des Images organise du 30 novembre au 9 décembre 2012 la 4ème édition du festival Un état du monde… et du cinéma, et on ne pouvait pas se passer de vous en parler et de vous présenter la programmation.

C’est Florence Aubenas et le réalisateur philippin Brillante Mendoza qui sont cette année les parrains du festival. Observer, analyser, questionner le monde par le prisme des films de fiction. Pendant 10 jours, sous le regard croisé de cinéastes et de personnalités internationales, la manifestation confronte une quarantaine de films récents sur des questions politiques, sociales, économiques et culturelles qui agitent le monde.

Le programme s’articule autour de trois grandes thématiques : un état des lieux du cinéma des Balkans, vingt ans après la guerre – un focus sur la réalité du cinéma syrien, muselé hier, de survie aujourd’hui – les images de l’esclavage moderne dans les films contemporains.

Parmi les temps forts, la rétrospective sélective consacrée à Brillante Mendoza ainsi que le bilan cinématographique de l’année 2012, offrent d’autres éclairages sur les questions de géopolitique dont le cinéma se fait l’écho : les réalités de la société philippine, le récit de guerre, en présence de Florence Aubenas, les images du pouvoir politique en France, le personnage du hacker au premier plan, la philosophie face aux blockbusters…

 

> Rétrospective Brillante Mendoza:

Caméra à l’épaule, en vingt jours de tournage tout au plus, Brillante Mendoza a, depuis Le Masseur en 2005, réalisé une douzaine de films. Reconnu par l’ensemble de la critique internationale, il est l’ambassadeur du cinéma vérité philippin et aborde des sujets en prise avec la réalité du pays aujourd’hui : la pauvreté, la démographie mal contrôlée, la prostitution, la violence, l’homosexualité…

 

 

Six films pour (re)découvrir son oeuvre:

– John John (samedi 1er décembre à 21h en présence du réalisateur): Thelma a élevé John John pendant trois ans, comme d’autres enfants avant lui. Aujourd’hui, il a trouvé une famille et elle doit le laisser partir (2007 – 106 minutes).

– Thy Womb, en avant-première (dimanche 2 décembre à 20h en présence du réalisateur): Dans les îles de Tawi-Tawi, une sage-femme stérile cherche une nouvelle épouse à son mari pour lui donner un enfant… Un émouvant portrait de femme, dans un décor idyllique traversé d’éclairs de violence, filmé de manière quasi ethnographique par Brillante Mendoza (2012 – 106 minutes).
Avant cette projection, il donne une master class au cours de laquelle il revient sur sa carrière, ses méthodes de travail, ses références artistiques, et sa vision du monde (2 décembre à 17h30)

– Serbis (mercredi 5 décembre à 20h30 en présence du réalisateur): La famille Pineda gère un vieux cinéma porno, mais chacun de ses membres, en prise avec ses démons intérieurs, ferme les yeux sur le véritable business du lieu : la prostitution (Interdit aux moins de 12 ans) (2008 – 93 minutes).

– Le Masseur (jeudi 6 décembre à 18h en présence du réalisateur): Alors que son père va mourir, Iliac, jeune masseur d’un bordel de Manille, rencontre un client très particulier. Premier long métrage de fiction du cinéaste (2005 – 80 minutes).

– Slingshot (vendredi 7 décembre à 19h): Les trafics des “tiradors”, jeunes pickpockets de Manille. Tourné avec des acteurs non professionnels, en pleine Semaine sainte, le film brouille les frontières entre documentaire et fiction (2009 – 86 minutes).

– Lola (samedi 8 décembre à 17h45): À Manille, deux femmes âgées sont confrontées à un drame commun : l’une vient de perdre son petit-fils, l’autre est la grand-mère du jeune assassin (2009 – 110 minutes).

 

 > 20 ans après la guerre, le cinéma en Ex-Yougoslavie

En juillet 2013, la Croatie va intégrer l’Union Européenne. En écho à cette actualité et à l’année de la Croatie en France, le festival propose de décrypter, à travers une sélection d’une dizaine de films, les problématiques des pays de l’ex-Yougoslavie, vingt ans après la guerre.
Frontières inter-urbaines, identités nationales exacerbées, économies à plusieurs vitesses, les divergences entre ces états récents ne manquent pas. Pour autant, la culture demeure le socle commun, comme le révèle les films sélectionnés et l’invitation à quatre réalisateurs de Serbie, Croatie et de la Fédération de Bosnie-Herzégovine.

 

> Le cinéma syrien, des images de la révolution:

Alors que la Syrie subit un conflit sanglant depuis plus d’un an, le festival a choisi d’aborder le cinéma syrien et ses interactions avec la politique, en évoquant la continuité entre le cinéma d’auteur des années 60-70, quasiment muselé par le pouvoir, et les regards anonymes de la révolution.
Le festival est heureux d’accueillir le cinéaste Ossama Mohammed pour la projection de son film Pas à Pas, instantané de la campagne syrienne à la fin des années 70 (2 décembre, 17h). Sa fiction Etoiles du jour, critique iconoclaste d’une société patriarcale, est projetée samedi 1er décembre à 14h30.

 

> Esclavage moderne: quelles réalités ?

A partir d’une dizaine de fictions récentes, produites en Espagne, en Grande-Bretagne, au Liban ou encore en Haïti, le festival consacre tout un volet de sa programmation aux différentes formes de l’exploitation humaine. Clandestins la plupart du temps, les « esclaves » du XXIème siècle sont obligés de travailler une fois les papiers confisqués, dans un pays dont ils ne maîtrisent souvent pas la langue. Les domaines de recrutement sont généralement la manutention pour les hommes et le travail de maison pour les femmes.

 

> Avant-premières:

Tournées au Japon, en Uruguay, en Hongrie ou en Israël, toutes ces fictions, projetées en présence des réalisateurs, offrent un éclairage sur le monde et sa complexité. C’est sur deux regards féminins que s’ouvre et se ferme le festival : celui de la cinéaste saoudienne Haifaa Al-Mansour sur les mœurs rigoureuses de sa culture (Wadjda), et celui de Aida Begic qui interroge la mémoire douloureuse d’un pays qui n’existe plus qu’au cinéma (Enfants de Sarajevo).

– Wadjda (Vendredi 30 novembre à 20h), premier long-métrage saoudien, en présence de Haifaa Al-Mansour

– Tabou (samedi 1er décembre à 20h) : Les spectateurs vont rencontrer Miguel Gomes, à l’occasion de la projection de Tabu, sur la mémoire coloniale du Portugal

– Thy Womb (dimanche 2 décembre à 20h), en présence de Brillante Mendoza. Un émouvant portrait de femme dans les îles de Tawi-Tawi

– La Parade (dimanche 2 décembre à 20h30), en présence de Srdjan Dragojevic

– The Land of Hope (mardi 4 décembre à 20h), première fiction réalisée sur les conséquences de l’accident nucléaire de Fukushima, et suivie d’un débat avec le scientifique Albert Jacquard

– La Belle Endormie (mercredi 5 décembre à 20h), en présence de Marco Bellocchio, abordant la question de l’euthanasie

– Les Voisins de Dieu (jeudi 6 décembre à 20h), sur les aspects contradictoires de la religion, en présence de Meni Yaesh

– Just the Wind (vendredi 7 décembre à 20h), le film de Bence Fliegauf mettant en scène les persécutions des tsiganes en Hongrie

– La Demora (samedi 8 décembre à 20h), troisième long métrage de Rodrigo Plá, déjà remarqué pour La Zona

– Les Enfants de Sarajevo (soirée de clôture, dimanche 9 décembre à 20h), en présence d’Aida Begic


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