Sur La Planche

/ Cinéma


Évènement passé

Sortie dans les salles françaises le 1er février 2012 – France / Maroc / Allemagne – 1h46

Sur la planche est le premier long-metrage de fiction de Leïla Kilani, qui filme Tanger, entre polar et documentaire, entre Maroc et Europe…

Tanger – Aujourd’hui, quatre jeunes femmes de vingt ans travaillent pour survivre le jour et vivent la nuit. Elles sont ouvrières réparties en deux castes : les textiles et les crevettes. Leur obsession : bouger.
« On est là » disent-elles. De l’aube à la nuit la cadence est effrénée, elles traversent la ville. Temps, espace et sommeil sont rares. Petites bricoleuses de l’urgence qui travaillent les hommes et les maisons vides. Ainsi va la course folle de Badia, Imane, Asma et Nawal…

Née en 1970 à Casablanca, Leïla Kilani étudie l’Histoire et travaille comme journaliste jusqu’en 1999. Elle passe plusieurs années au Moyen-Orient. « Cinéphage », elle se passionne pour le cinéma muet européen et le film noir. Elle se lance dans la réalisation documentaire, avec des films témoignage au cœur de son pays, de sa lumière et de ses ombres.

Naissent ainsi Tanger, le rêve des brûleurs (2003), Zad moultaka, beyrouth retrouvé (2003) et nos lieux interdits (2008), oeuvre de mémoire sur les années de plomb du règne de Hassan II, qui ont vu de nombreux opposants mourir et disparaître entre 1960 et 1980. Période que l’arrivée de Mohamed VI a permis d’éclairer. Sur la planche est son premier long métrage de fiction et se déroule donc à Tanger, dans cette Zone Franche porte de l’Europe et qui constitue le grand chantier actuel avec des milliers de postes en perspective.

Ces filles, pour elle, sont « un emblème de la transformation du Maroc, mais aussi d’une transformation plus vaste, qui a lieu partout. Ce sont des filles jeunes, qui arrivent, qui changent la ville. Elles arrivent sans leur famille avec un élan et une vitalité incroyables. Elles sont dans un bricolage très intuitif et très intelligent de leur survie, dans une liberté de fait, pas du tout revendiquée. Aux yeux des autres, leurs actes peuvent apparaître contradictoires mais pour elles tout se tient. Elles passent d’un lieu à un autre, changent de vêtements, ne renoncent à rien. Ces filles-là battent en brèche toutes ces représentations orientalistes de la femme arabe qui sont tellement prégnantes : la femme orientale, au mieux dégoulinante de sensualité parce qu’il faut qu’elle fasse la danse du ventre, au pire soumise. »

Et le casting, d’ailleurs ? La réalisatrice, apres avoir communiqué sur Facebook, sur les plages etc, a rencontré plus de 300 filles. « Aucune des actrices n’a été choisie juste pour elle. C’est le quatuor qui comptait. Celles que l’on a gardées avaient en commun une manière assez intuitive de travailler, sans être dans la caricature de leur propre image. »

>>> Les critiques ont très bien accueilli le film, en voici une petite sélection:

Cahiers du Cinéma: « Radical, décomplexé et d’une rare intensité politique (…) D’un tel éclat et d’une telle radicalité »

Télérama: « Un film entêtant, qui révèle une cinéaste de tempérament »

Libération: « Un uppercut par phrase (…) c’est le film dont on rêve (…) Pur bloc de nerfs et d’intelligence »

Transfuge: « Un film punk quasi surréaliste. Une bombe »


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