Meteora
/ Cinéma
Évènement passé
Réalisateur : Spiros Stathoulopoulos
Casting : Theo Alexander, Tamila Koulieva-Karantinaki
Sortie dans les salles françaises le 17 juillet 2013 – Grèce – 1h22
Deux monastères surplombent la plaine de Thessalie. L’un accueille les moines, l’autre les nonnes. Theodoros et Urania ont prêté serment. De ces vies monastiques ne s’échappe que le souffle du vent dans les couloirs des deux cloîtres, perchés sur la rocaille.
« Qu’est l’homme pour que Tu en fasses tant de cas, pour que Tu l’éprouves à tous les instants ? »Alors que Theodoros sonde la nature au petit matin, cette réplique extraite du livre de Job plane dans le brouillard de la plaine. Elle annonce la tragédie éternelle des hommes et des femmes.
En incipit, les percussions rythmées sur la planche de bois de la Toaca, l’appel à la prière, évoquent les trois coups de brigadier au théâtre, frappés sur le plancher de la scène.
La pièce peut commencer. Le rideau se lève sur le théâtre de l’Homme, que « Dieu a créé à son image » et à qui il a « insufflé l’haleine de vie », selon la Genèse.
Alors, tel Dieu modèle et éprouve ses créatures, le metteur en scène dirige ses acteurs au plus juste de leurs personnages, à la frontière des dilemmes, là où la grâce s’immisce parfois dans ce qu’elle a d’insaisissable et de troublant, d’ambiguë aussi.
La caméra joue de sa position et tantôt plongeante, tantôt à hauteur d’homme, elle adhère aux soubresauts des consciences tiraillées respectivement entre culpabilité et transgression dans les écueils d’un amour interdit.
Meteora est le prolongement d’un récit biblique, où la légende se mêle à l’histoire réelle. Le recours à l’animation, au travers d’icônes orthodoxes, renvoie ainsi à l’imaginaire des contes sacrés dans lesquels les échappées poétiques transfigurent et supplantent le monde terrestre en une épopée céleste et mystique.
Le mélange des genres est à l’image double de la condition humaine qui ni tout à fait divine, ni tout à fait animale, se trouve suspendue entre ciel et terre, petite météorite à mi-distance entre le royaume des cieux et celui des ténèbres, prête à s’échouer sur le sol granuleux des passions telluriques.
Meteora est au bout du compte l’histoire d’une quête, somme toute universelle, d’un homme Adam / Theodoros et d’une femme Eve / Urania qui se cherchent et avancent, depuis la nuit des temps, guidés par le flûtiste sur le chemin de leurs libertés singulières de moines et de nonnes, d’agriculteurs pour certains, d’ermites pour d’autres, ni tout à fait dieux, ni tout à fait animaux, mais Humains précisément.
>>> Quelques critiques:
Positif: « Entre l’aspect rêveur de l’amour et l’univers austère des icônes pouvait surgir le battement, le flottement souhaité entre l’amour et la foi, rendant justice à ce que « Météores » signifie : suspendu. Une belle réussite. »
Cahiers du Cinéma: « Toute frappante qu’elle soit, à peine la promesse du film s’est-elle exprimée qu’on craint d’en avoir fait le tour. On guette la brèche, le moment où quelque chose prendra corps, au cœur du récit ou à côté de lui. Mais le film ne ménage véritablement l’accès qu’à l’admiration passive de son étrange composition. »
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Pays :
GrèceContinent(s) :
Europe