La Vida Loca

/ Cinéma


Évènement passé

Sortie en salles le 30 septembre 2009 – Fance / Mexique – 1h30

On les appelle les Maras. Construits sur le modèle des gangs de Los Angeles, ces groupes de jeunes sèment la terreur dans toute l’Amérique Centrale. Pour les jeunes répartis entre deux gangs ennemis, Mara Salvatrucha et Mara 18, l’avenir c’est la prison ou la mort. Ou les deux souvent. Christan Poveda nous offre une plongée dans les banlieues de San Salvador dans le quotidien des membres d’une armée invisible, nouveau fléau mondial qui détruit par la violence aveugle les principes démocratiques et condamne à mort une jeunesse privée de tout espoir d’avenir.

Ces gangs ont étésurnommés maras en référence aux marabuntas, ces fourmis carnivores d’Amérique Centrale qui détruisent toute vie sur leur parcours. Ainsi naquit la Mara Salvatrucha (littéralement «fourmi salvadorienne»). On nomme encore ce gang MS 13, car il était installé le long de la Thirtheenth Street de South Central, à Los Angeles. Cette organisation fut talonnée par une autre Mara, la redoutable M18, en référence à la Eigtheenth street, où elle sévissait.
Les maras nationales du sud des USA sont déclinées en pandillas (bandes) au niveau régional, et en cliquas (cliques), sorte d’unités de base de quartiers, voire de rues. Les membres, tatoués de la tête aux pieds, sont appelés pandilleros ou homeboys. Le tatouage sert de reconnaissance, mais il marque encore l’exclusion volontaire de ses membres de l’espace social : comment trouver du travail quand on a le signe 13 ou 18 tatoué sur le front, sur les pommettes ornées de larmes, figurant le nombre des ennemis abattus ?
Ecrivant un nouveau chapitre de la guerre des gangs de Los Angeles, l’histoire aurait pu rester concentrée dans les Etats américains. Mais c’était sans compter avec la politique de Washington…
En 1996, le gouvernement américain édicte simultanément l’Illegal Immigration Reform et l’Immigrant Responsability Act, autrement dit l’adoption d’une féroce législation de « double peine » permettant aux
autorités de renvoyer illico en Amérique centrale plus de 100.000 membres des gangs détenus aux Etats-Unis. Conséquence affolante: cet afflux délinquant gangrène l’ordre, la paix sociale et l’économie des nations d’origine, Panama, Honduras, Salvador, Guatemala, Costa-Rica, et Nicaragua… Ce transfert des gangs déclenche des paranoïas sécuritaires dans les Etats locaux.

Le réalisateur, Christian Poveda, a été abattu de plusieurs balles dans la tête au début du mois de septembre, à cause de ce documentaire… Il avait passé deux ans auprès des maras du Salvador.

>>> Quelques critiques:

Libération: « Au-delà des sentiments d’empathie que le film déclenche sur le fil du rasoir. Christian Poveda a pu dessiner les contours de personnages dont il est impossible désormais de nier le statut de victimes. »

Le Monde: « Expérience de cinéma direct, documentaire sur la solitude humaine absolue de ces enragés »

Première: « Ce documentaire tout bonnement fracassant ne propose pas de solutions et enregistre une réalité crue, cruelle et parfaitement absurde. Celle d’un pays et d’une société à la dérive où la mort est omniprésente »

On vous conseille évidemment Sin Nombre, que vous devez connaître….


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