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Sortie dans les salles françaises le 12 juin 2013 – Hongrie / France – 1h33

Grand prix du festival de Berlin, la fiction du réalisateur hongrois Bence Fliegauf s’intéresse aux discriminations dont les Roms sont victimes en Hongrie.

Entre 2008 et 2009 en Hongrie, un groupe armé a commis des actes de violence contre les Roms. 16 maisons ont été attaquées avec des cocktails Molotov et 63 coups de feu ont été tirés. Ces crimes ont fait 55 victimes. 5 personnes ont été blessées. 6 sont mortes dans les attentats. Les suspects font actuellement l’objet de poursuites pénales.

Un village hongrois, aujourd’hui.
Mari et ses enfants Rio et Anna, Rom d’origine, subissent sans broncher un quotidien précaire, dans l’espoir d’un jour meilleur, celui où ils vont rejoindre le père, émigré au Canada. Partir, prendre un nouveau départ, loin du racisme crasseux des villageois et…Vivre.
Mais en attendant le grand jour, il faut rester vigilants, aux aguets, car mystérieusement au village et dans tout le pays, des familles entières de Rom sont assassinées…

Sur une journée, on suit le quotidien d’une famille tsigane qui décide de partir vivre au Canada pour échapper à des milices qui font régner la terreur…. Suivant alternativement le parcours de Mari, la mère, et de ses deux enfants Anna et Rio, il dresse de la communauté Rom un portrait réaliste bien éloigné des représentations folkloriques qui hantent nos imaginaires, mettant l’accent sur la grande précarité économique qui caractérise leurs conditions de vie et la marginalisation dont ils sont victimes.

>>> Mercredi 12 juin 2013, une projection-débat avec Amnesty International est organisée au cinéma l’Arlequin rue de Rennes à 20h30.
Pour réserver, c’est ici

Et voici une interview du réalisateur:

Les Roms aujourd’hui
Aujourd’hui, les Roms forment une population estimée entre 8 et 12 millions d’habitants , dont la majorité est sédentarisée et implantée en Europe centrale et dans les Balkans, où leur situation économique et sociale se révèle déplorable. Entre 60 et 80 % des Roms de Hongrie en âge de travailler seraient sans emploi. Plus de 60 % des Roms de Roumanie vivraient sous le seuil local de pauvreté ; 80 % d’entre eux n’auraient aucune qualification. En Bulgarie, 60 % des Roms vivant en ville seraient également sans travail, une situation encore aggravée à la campagne. D ans certaines communautés de Slovaquie, c’est la totalité des Roms adultes qui serait privée de ressources. Vivant généralement dans des bidonvilles insalubres, les Roms connaissent par ailleurs un endettement catastrophique qui les oblige à se mettre sous la coupe d’usuriers.

Contexte politique
En 2005, huit pays, la République Tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie, la Croatie, la Macédoine et la Serbie-Monténégro se sont engagés à éliminer la discrimination envers les Roms, mais cet engagement ne se traduit par aucune mesure concrète sur le terrain, au contraire. En Hongrie, une loi récente impose aux allocataires de prestations sociales (dont sont bénéficiaires une majorité de Roms ) des tâches d’intérêt général sur des chantiers de travaux publiques (nettoyage des rues, entretien des parcs et forêts) tandis que les agressions dirigées contre eux se multiplient. En Bulgarie, les manifestations anti-Roms se succèdent à l’initiative de partis d’extrême droite et parfois avec la complaisance des forces de l’ordre. Un peu partout en Roumanie, en Slovaquie, en République Tchèque… – des murs sont construits afin d’isoler les quartiers Roms du reste de la société, engendrant de véritables ghettos…

Et en France ?
La grande majorité des Français ayant une origine  » Rom  » est sédentaire et n’est ni facilement identifiable ni systématiquement discriminée. Leur nombre est estimé à 2 millions. Dans les années 70, l’administration a forgé pour ceux qui restent itinérants la catégorie « gens du voyage » qui inclut des non Roms. Il y aurait actuellement environ 400 000 gens du voyage, de nationalité française depuis plusieurs siècles. Constamment discriminés en raison de leur origine et de leur mode de vie, les Roms français itinérants ont été particulièrement ciblés par les politiques discriminatoires de la première partie de 20ème siècle : notamment la loi discriminatoire du 16 juillet 1912 (abrogée en 1969) distinguant les « nomades » des autres Français et instaurant un « carnet anthropologique » pour les repérer ;  ou leur internement dans des camps français au cours de la deuxième guerre mondiale et jusqu’en 1946. Mais aujourd’hui encore, les « Gens du voyage » sont discriminés en matière de liberté d’aller et venir (obligation des livrets de circulation) / liberté d’installation (obligation d’un rattachement administratif) / droits économiques, sociaux et culturels (accès au travail, scolarisation des enfants, santé, habitat (non respect de la loi Besson du 5 juillet 2000 qui fait obligation aux communes de plus de 5000 habitants de créer des aires d’accueil, non reconnaissance de la caravane comme habitat).
On compte par ailleurs en France environ 15 000 Roms migrants  de nationalité roumaine, bulgare, tchèque, slovaque, hongroise, moldave ou des pays de l’ex Yougoslavie (Serbie, Croatie, Kosovo notamment). La plupart d’entre eux ont immigré dans les années 90, peu après la chute des régimes communistes. Bien que présents depuis de nombreuses années, ils sont considérés comme  » illégaux  » sur le territoire français et rencontrent de grandes difficultés pour réussir à s’insérer. Ils  restent  en marge de la société et vivent trop souvent dans des campements informels.

Seule une petite minorité de Roms d’Europe de l’Est a choisi d’émigrer tout en gardant des  liens étroits avec leur pays d’origine. L’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans la Communauté Européenne en 2007 ne s’est pas traduite par un afflux de Roms, mais par des allers-retours plus fréquents entre la France et leur pays d’origine. Ils sont plus nombreux dans d’autres pays européens (Espagne, Italie). La Roumanie et la Bulgarie ont été admises dans l’Union européenne en 2007 mais des mesures dites « transitoires » accompagnent le traité d’adhésion. Ces mesures, facultatives mais appliquées de façon stricte par la France, leur interdisent pratiquement l’accès à l’emploi (taxe pour l’employeur abrogée : liste de métiers spécifiques, dits « sous tension »). Leur séjour légal est limité à 3 mois. Il devient illégal en l’absence d’emploi ou de ressources suffisantes passé ce délai. En octobre 2012, le gouvernement a élargi la liste des métiers accessibles aux ressortissants roumains et bulgares et supprimé la taxe imposée à leurs employeurs. Pour autant, les mesures transitoires n’ont pas été abolies et de lourdes contraintes administratives rendent difficiles l’accès à un travail. Contrairement à la France, 14 États Membres de l’UE donnent libre accès au marché de l’emploi aux Roumains et Bulgares.

Et pour le dossier complet d’Amnesty International consacré aux Roms, c’est ici

>>> Pour trouver votre séance à Paris, c’est ici


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