Couleur de peau: miel

/ Cinéma


Évènement passé

Sortie le 6 juin 2012 – France / Belgique – 1h15

Ils sont 200 000 enfants coréens disséminés à travers le monde depuis la fin de la guerre de Corée. Né en 1965 à Séoul et adopté en 1971 par une famille belge, Jung est l’un d’entre eux. Adapté du roman graphique Couleur de peau : Miel, le film revient sur quelques moments clés de la vie de Jung : l’orphelinat, l’arrivée en Belgique, la vie de famille, l’adolescence difficile… Il nous raconte les événements qui l’ont conduit à accepter ses mixités. Le déracinement, l’identité, l’intégration, l’amour maternel, tout comme la famille recomposée et métissée, sont autant de thèmes abordés avec poésie, humour et émotion…

Réalisé dans un étonnant mélange d’images réelles et dessinées, entre présent et souvenirs, utilisant à l’occasion des archives historiques et familiales, « Couleur de peau : Miel » est un récit autobiographique d’animation qui explore des terres nouvelles, au croisement du documentaire, de la fiction & de l’animation.

De la bd au film, voilà ce que dit Jung:  » Je fais de la bande dessinée depuis une petite vingtaine d’années, j’aborde inlassablement les mêmes thèmes, à savoir, le déracinement, l’abandon, l’identité, l’Asie, la fratrie… Mon envie de dessiner est née de désir d’aborder à travers le filtre de la fiction toutes ces thématiques qui me sont chères. Jusqu’au jour où j’ai décidé de ne plus jouer à cache-cache avec moi même et d’entreprendre Couleur de peau : Miel, mon autobiographie dessinée… Il était important pour moi de parler de l’adoption et en particulier, du thème de l’adoption internationale coréenne. Point de départ pour évoquer la manière dont j’ai vécu l’abandon, le refus de mes origines coréennes, l’autodestruction, mon rattachement à une autre culture de l’Extrême-Orient, celle du Japon, pays dont je pouvais être fier et qui était l’ennemi juré de la Corée. Mais au delà de la problématique des origines, c’est l’évocation de la mère biologique, de la mère adoptive, l’intégration dans ma nouvelle fratrie, l’acceptation de mes mixités, la reconstruction de soi qui m’intéressaient. Je reçois régulièrement des lettres particulièrement touchantes de lecteurs me remerciant d’avoir fait ce livre, mais aussi de parents adoptifs qui comprennent mieux leurs enfants. Un médecin m’a dit qu’il se servirait de ma BD pour son travail, beaucoup d’adoptés m’écrivent pour me dire qu’ils se retrouvent dans mon histoire. Je ne m’attendais pas à un aussi « beau » retour des lecteurs. Le cinéma est un autre medium, sans doute plus contraignant que la BD car c’est un travail d’équipe, permettant moins de libertés… Je ne suis plus « Dieu » devant ma feuille de dessin. Je dois composer avec de tierces personnes : les techniciens, les producteurs, plus de 150 personnes en tout… et veiller à ce que les uns et les autres tiennent le cap dans la bonne direction. Au final, le cap a bien été tenu et le bébé est beau, il est même magnifique ! Je ne regrette pas d’avoir momentanément échangé mon crayon et mes pinceaux contre une caméra.

Les outils sont différents, mais c’est toujours la même histoire que je raconte, je suis toujours sur mon terrain de prédilection, j’explore la même caverne, celle de la quête identitaire qui n’en finit pas, qui est constamment en gestation, en devenir. Le film Couleur de peau : Miel nous emmène parfois plus loin que mon roman graphique… Le mouvement, les voix, le bruitage, la musique, le rythme de la narration et des plans contribuent à apporter au film une très forte charge émotionnelle. Ce film a été conçu dans le respect des codes de narration propres au cinéma, mais la dimension autobiographique de cette aventure nous a poussés à bousculer certaines habitudes et à trouver notre propre voie, notre propre identité. Le mélange entre le réel, l’animation 3D, 2D et les dessins fixes font de ce film hybride un objet singulier qui a mis du temps à trouver ses repères. C’est le fond qui a déterminé la forme. Le matériau est réel, il était donc difficile de figer complètement les choses sur un story-board. Tout est resté en mouvement, jusqu’à la fin. Un film dont le sujet principal est la quête identitaire, ne pouvait pas être tout à fait comme les autres. Sa fabrication non plus…Néanmoins, l’objet final est à la portée de tous et devrait de par son universalité toucher le coeur des gens… »

Le site du film est très réussi, allez y faire un tour ! www.couleurdepeaumiel-lefilm.com

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