Le Septième Kafana

/ Arts Vivants

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Le Septième Kafana, c’est un projet sur les femmes vendues, les esclaves sexuelles et les femmes revenues. Ses trois auteurs sont des artistes engagés en République de Moldavie. Ils ont rencontré ces femmes, les ont écoutées et réécrites au plus près de leurs mots. Si vous aviez loupé la pièce à la Maison d’Europe et d’Orient en février, c’est le moment de réserver: elle est programmée du 24 avril au 5 mai au théâtre de l’Opprimé.

Les « marchandises », comme les nomment les proxénètes, sont utilisées jusqu’à l’effacement. Parfois, des femmes réalisent l’impossible, elles s’échappent. Le Septième Kafana est cet endroit des survivantes où s’entend la parole de celles à qui jamais elle n’est donnée.

« Kafana » signifie « bar à café » dans certaines régions d’Europe du Sud-Est ; il désigne aussi le bordel. Les femmes sont vendues d’un kafana à l’autre. Le nombre sept est symbolique et réel à la fois. Au-delà de sept kafanas une femme perd la vie ou sombre dans la démence…

En tant que femme, je désire donner de la voix face au silence de l’indifférence.
Pour la première fois, ce n’est pas tant l’écriture qui m’appelait que cet acte politique d’écouter ce qui est ordinairement tu. Un acte politique proche de celui du théâtre documentaire, geste qui n’a pas été sans me faire penser à celui de Peter Weiss, notamment dans L’Instruction. Mais Le Septième Kafana est hybride, il se situe entre la fiction et le documentaire, avec des figures masculines qui proposent des situations dramatiques, de ce fait des personnages dramatiques, contrairement aux femmes qui témoignent dans une retenue, une distance nécessaire, une incarnation singulière toujours en décalage.
Il y a eu la littérature après Auschwitz, où l’on saisit que l’on n’a pas pu tuer l’esprit, la force de l’esprit. Et pour ces femmes dont le corps n’appartient plus, il y a aussi cette force insondable. Le projet est de cet ordre : sous l’effroi il y a la vie sensible, celle que l’on ne peut atteindre.

Pièce de Nicoleta Esinencu, Mihai Fusu et Dumitru Crudu Cie Fractal Théâtre
Mise en scène Nathalie Pivain Assistée de Céline Meyer
Avec Céline Barcq, Frédéric Gustaedt, Salomé Richez et Nathalie Pivain
Cie Fractal Théâtre avec le soutien d’ARCADI et de la DRAC

Représentations du mercredi au samedi à 20h30, et 17h les dimanches


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